Le pétrole reprend de la hauteur, l'attention de nouveau sur l'offre
Le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en septembre a gagné 3,93%, pour clôturer à 104,65 dollars. Il avait pris jusqu'à près de 6% en séance.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, avec échéance en août, a lui grimpé de 4,26%, à 102,73 dollars, de nouveau solidement installé au-dessus du seuil des 100 dollars, qu'il avait enfoncé mardi pour la première fois depuis près de deux mois.
Évoquant la violation de normes environnementales, un tribunal russe a ordonné mardi l'arrêt, pour 30 jours, des livraisons de pétrole par le Caspian Pipeline Consortium (CPC), qui achemine, en temps ordinaire, plus d'un million de barils de pétrole kazakh par jour jusqu'au terminal russe de Novorossiïsk, sur la mer Noire.
Le consortium a interjeté appel de la décision, ce qui a suspendu son exécution.
Le marché s'inquiète aussi d'une réduction encore plus marquée de livraisons de gaz russe à l'Europe. Jeudi, le prix du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, a encore bondi de 7,8%, au plus haut depuis début mars, à 184,5 euros le mégawattheure.
Pour Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report, la correction des derniers jours "a été un peu excessive". Pour lui, le refrain repris en choeur par le marché depuis plusieurs semaines quant à l'imminence d'une récession n'a été justifié que par des "conjectures". "Il n'y avait pas de nouvelles informations."
"Et maintenant, l'attention revient sur l'offre", annonce-t-il.
L'inflexion des cours a été aussi favorisée par le rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).
Le document a fait état d'une hausse surprise des stocks commerciaux de brut aux États-Unis, qui ont crû de 8,2 millions de barils la semaine dernière alors que les analystes attendaient une baisse de 1,55 million, une information de nature à faire baisser les prix.
Mais le rapport a aussi fait ressortir une baisse des stocks d'essence, de gasoil et de kérosène, ainsi qu'un bond de la demande pour ces trois variétés de carburant, ce qui a donné l'impression générale d'un marché toujours tendu.
La volatilité des cours qui permet un rebond si marqué après une chute mardi est, pour partie, dûe au manque de liquidité, a expliqué Andrew Lebow, "car beaucoup d'opérateurs se tiennent à l'écart" du marché.
"Regardez le brut. En baisse de 10%, en hausse de 6%, on ne peut pas prendre une position sur ce marché", a fait valoir l'analyste. "Le mieux que vous puissiez faire, ce sont des opérations sur la journée."
(c) AFP