Le pétrole sous les 110 dollars, entre récession et intervention de Biden
Vers 09H45 GMT (11H45 HEC), le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en août chutait de 4,23% à 109,80 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain pour livraison le même mois, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait quant à lui 4,71% à 104,36 dollars.
"Les craintes d'une récession et la réunion de (jeudi) entre les représentants de l'industrie pétrolière américaine et le président américain Biden sont citées comme les raisons de cette nouvelle chute des prix", commente Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank.
Avant cette rencontre, le président Joe Biden va demander mercredi au Congrès américain de suspendre pour trois mois une taxe fédérale sur les prix de l'essence.
La Maison Blanche souhaite supprimer jusqu'en septembre une taxe fédérale et appelle les Etats, qui taxent également l'essence à la pompe, à faire de même, afin "de soulager directement les consommateurs américains qui souffrent de la hausse des prix de Poutine", ont indiqué de hauts responsables de l'administration.
"Il s'agit d'un exemple de réaction négative des marchés à l'incertitude générée par une intervention politique", explique Ricardo Evangelista, analyste pour ActivTrades.
"Malgré les conditions sous-jacentes, avec une demande supérieure à l'offre, les prix ont tout de même chuté, les investisseurs réagissant à la volonté de l'administration Biden de réduire les coûts du carburant", poursuit-il.
A cette proposition de suppression de taxe, qui relève du Congrès, s'ajoutent d'autres mesures, notamment solliciter les raffineurs pour qu'ils augmentent leurs capacités de traitement du brut.
Joe Biden s'en était déjà pris à plusieurs reprises à l'industrie pétrolière américaine qui, selon lui, ne développe pas les projets déjà approuvés pour augmenter la production d'or noir.
"Les marges de profit des raffineries bien au-dessus de la normale qui sont répercutées directement sur les familles américaines ne sont pas acceptables", avait écrit M. Biden dans une lettre envoyée la semaine dernière à sept grands groupes pétroliers.
"Exxon a gagné plus d'argent que Dieu ce trimestre", a récemment ironisé le président américain.
"Un certain nombre d'acteurs du marché pensent clairement que l'industrie pétrolière se pliera au souhait de M. Biden et augmentera considérablement l'offre d'essence", affirme Carsten Fritsch.
(c) AFP