Les cours du brut récupèrent leurs pertes avec la chute du dollar
Le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en août a gagné 1,09% alors qu'il perdait autant quelques heures plus tôt. Il a terminé à 119,81 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain pour livraison en juillet a pris 1,96% à 117,58 dollars.
Face à une inflation galopante, après la Fed mercredi, la banque nationale suisse a relevé ses taux jeudi, un fait rare. La Banque d'Angleterre quant à elle a promis d'agir "avec force" alors qu'elle anticipe une inflation de 11%.
"Si toutes les banques centrales à travers le monde relèvent leurs taux d'intérêt, le dollar ne s'en sort pas mieux et les prix des matières premières vont recouvrer leurs pertes", a indiqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates.
En outre l'Europe "est empêtrée dans un amer divorce énergétique avec la Russie", ce qui tend les cours de l'or noir.
Les prix du gaz se sont envolés en journée avant de s'apaiser pour conclure à 120 euros le mégawattheure (MWh) pour le TTF néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, qui est monté jusqu'à 147 euros le mégawattheure (MWh) en séance.
De tels prix n'avaient plus été enregistrés depuis mars, lorsque le gaz naturel avait été propulsé jusqu'à son plus haut historique.
Cette hausse "brutale" et "rapide" est causée par "une double perturbation de l'approvisionnement en gaz naturel sur le marché européen", a expliqué Ole R. Hvalbye, analyste chez SEB.
D'une part, "nous avons récemment assisté à une pénurie soudaine de l'offre de gaz naturel liquéfié (GNL) aux États-Unis", poursuit-il, un incendie ayant endommagé le terminal Freeport LNG près de Houston au Texas, qui devrait être hors service pendant 90 jours.
"Jusqu'à 3,4 millions de tonnes de GNL seront retirées du marché", précise Ole R. Hvalbye.
En parallèle, le groupe russe Gazprom a annoncé la diminution de l'offre provenant du gazoduc Nord Stream, qui alimente l'Allemagne.
Le groupe italien ENI a également signalé qu'après avoir réduit de 15% ses livraisons de gaz naturel à l'Italie mercredi, le géant russe ne livrerait jeudi que 65% des quantités réclamées.
Le groupe autrichien OMV devrait également voir ses livraisons de gaz réduites.
Le patron de Gazprom, Alexeï Miller, a défendu jeudi les choix de son groupe dans le contexte de l'offensive russe en Ukraine et des sanctions occidentales contre Moscou. "Notre produit, nos règles. Nous ne jouons pas selon des règles que nous n'avons pas faites", a-t-il déclaré lors du forum économique de Saint-Pétersbourg.
"La peur est de retour sur le marché européen du gaz", souligne M. Hvalbye, rappelant que la construction d'une alternative au gaz russe pour l'Europe prend du temps.
(c) AFP