Net recul pour le pétrole, la santé de l'économie mondiale préoccupe
Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en juillet a lâché 2,51%, pour finir à 109,11 dollars.
Quant au West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, avec échéance en juin, il a cédé 2,50%, à 109,59 dollars.
Pour Robert Yawger, de Mizuho Securities, les résultats jugés décevants des géants américains de la grande distribution, de Walmart à Target, ont ajouté au sentiment que l'inflation menaçait les marges des entreprises mais aussi la consommation.
"Vous pourriez y ajouter un peu de Covid-19 en Chine, de l'Union européenne qui peine à trouver un accord sur le brut russe et le dollar fort, mais aussi fou que ça puisse paraître, Target a plus de poids" dans l'évolution des cours mercredi, a osé Robert Yawger.
Les opérateurs ont, en revanche, fait peu de cas de la baisse marquée des stocks américains de pétrole (-3,4 millions de barils), alors que les analystes attendaient une hausse (+2 millions).
"Le marché attendait une légère hausse et on a eu une diminution, donc c'était de nature à faire monter les prix", a réagi Andrew Lebow, "mais le marché actions se fait laminer donc ça a probablement joué."
La contraction des stocks commerciaux américains est d'autant plus notable que les réserves stratégiques ont de nouveau été largement ponctionnées, tombant à leur plus bas niveau depuis 21 ans.
"Malgré l'utilisation de 5 millions de barils des réserves stratégiques et une production en hausse, l'augmentation de l'activité de raffinage et des exportations a entraîné une baisse des stocks" commerciaux, a réagi Matt Smith, analyste de Kpler.
Le taux d'utilisation des capacités de raffinage est ainsi passé de 90,0% à 91,8% d'une semaine à l'autre.
Autre signe de tension aux États-Unis, le fort recul des réserves d'essence (-4,8 millions de barils), bien supérieur aux attentes (-1,4), en partie lié à une accélération de la demande (+2,2% par rapport à la moyenne des quatre semaines précédentes).
"Ce rapport annonce une poursuite de la hausse des prix de l'essence", a prévenu Robert Yawger. "Nous sommes à seulement dix jours de Memorial Day", un long week-end férié qui marque traditionnellement, aux États-Unis, le début de la saison estivale et des grands déplacements en voiture.
"Les stocks sont bas et il n'est plus temps de les reconstituer", a poursuivi l'analyste.
Mercredi, le prix moyen de l'essence et du gasoil aux États-Unis ont tous deux établi un nouveau record historique.
(c) AFP