Le pétrole au-dessus des 110 dollars entre inquiétudes sur l'offre et espoirs pour la demande
Le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en juillet a gagné 3,81% à 111,55 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain pour livraison en juin a grimpé quant à lui de 4,10% à 110,49 dollars.
La perspective d'un assouplissement des mesures de restrictions sanitaires à Shanghai, selon des informations de presse, a galvanisé les cours.
La ville la plus peuplée de Chine avec 25 millions d'habitants est confinée depuis début avril.
"La Chine parle de rouvrir Shanghai peut-être dès le 20 mai", se félicitait Phil Flynn, de Price Futures Group. "Alors qu'on croyait que le confinement allait encore durer, le marché voit ces informations comme un signe de changement de direction. Cela signifierait un gros boom de la demande de pétrole dans un marché déjà très étroit".
Autre facteur qui a poussé les cours à la hausse, le projet d'embargo de l'UE sur le pétrole russe actuellement en discussions.
Il faut une unanimité des 27 Etats membres pour qu'il soit adopté et pour l'instant il est bloqué par la Hongrie, dépendante du pétrole et du gaz russes.
"Les discussions se poursuivent au sein de l'Union européenne sur le fait de savoir s'il vont ou non adopter cet embargo contre le pétrole russe. Il y a des signes qu'ils avancent et cela a soutenu les cours", a indiqué Phil Flynn.
Pour Louise Dickson, analyste pour Rystad Energy, "un embargo de l'UE, s'il est pleinement adopté, pourrait mettre environ 3 millions de barils par jour de pétrole russe hors circuit, ce qui perturbera complètement et, à terme, modifiera les flux commerciaux mondiaux, provoquant la panique sur le marché et une volatilité extrême des prix".
Phil Flynn notait aussi, du côté de l'offre, la chute des exportations de diesel et de gazole depuis la Russie "alors que les acheteurs se détournent des produits russes".
"Il n'y pas beaucoup d'offre pour remplacer ces besoins et cela se ressent sur les cours", a indiqué l'analyste de Price Futures Group.
"Reste à savoir combien de temps les acheteurs vont pouvoir refuser d'acquérir des produits russes", a-t-il ajouté.
(c) AFP