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Dollar élevé et peur d'une récession font chuter pétrole et métaux

cours du petroleCours de clôture: Les cours du pétrole et des métaux industriels ont piqué du nez lundi, sous l'effet de l'irrésistible ascension du dollar et des craintes de récession liées à la Chine mais aussi au ralentissement d'autres économies.
Le baril de BrentBRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en juillet a plongé de 5,73%, pour clôturer à 105,94 dollars. Quant au baril de West Texas Intermediate (WTIWTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, il a lui concédé 6,08%, à 103,09 dollars.

Le marché pétrolier est effrayé "par les craintes d'un ralentissement de la demande chinoise et la perspective d'une hausse des taux d'intérêt dans le monde", a rapporté Victoria Scholar, analyste chez Interactive investor.

Les exportations de la Chine ont connu en avril un tassement inédit depuis 2020, sur fond de confinement de Shanghai qui pénalise lourdement l'activité et de durcissement des restrictions sanitaires à Pékin.

"La détérioration de la situation en Chine et l'entêtement du gouvernement Xi à maintenir une mission impossible (la politique zéro Covid, ndlr) coûteront probablement plus cher au pays et à l'économie mondiale en termes de croissance et de demande de pétrole dans les mois à venir", estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de la banque Swissquote.

"La probabilité que les mesures de confinement actuelles conduisent à l'éradication du virus en Chine et donc à des réouvertures sûres semble très, très mince", souligne également Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.

"La logique veut que toute réouverture soit suivie d'une nouvelle flambée d'infections, puis de nouvelles fermetures, tant que les responsables politiques s'en tiennent au scénario actuel" du zéro Covid, fait valoir l'analyste.

La Chine est le deuxième plus grand consommateur et le premier importateur de pétrole brut au monde.

Les données publiées lundi ont néanmoins montré que les importations chinoises de pétrole avaient augmenté en avril (+0,7%) par rapport à mars.


Demande plutôt qu'offre

"Je pense que c'est plus le dollar" qui est en cause dans la glissade des cours de l'or noir lundi, a estimé de son côté Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report.

Le dollar index, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises majeures, a ainsi atteint son plus haut niveau depuis plus de 19 ans.

"Pour l'essentiel, les matières premières sont libellées en dollars", a rappelé l'analyste, "donc plus il est fort, plus les matières premières sont chères pour les économies dont la monnaie n'est pas le dollar".

Le yuan est notamment tombé lundi à son plus bas niveau depuis octobre 2020 face au dollar, tandis que le yen, devise d'un autre importateur majeur de pétrole, le Japon, a lui retrouvé des profondeurs plus fréquentées depuis vingt ans.

Les confinements en Chine et le "greenback" au plus haut ont joué aussi sur les cours des métaux industriels, dont la Chine est grande consommatrice.

L'aluminium et le cuivre ont perdu la totalité de leurs gains depuis le début de l'année 2022. Ils évoluaient lundi sur le London Metal Exchange (LME) à environ 2.753,33 dollars la tonne d'aluminium et 9.270 dollars la tonne de cuivre, des plus bas depuis décembre.

Fortement utilisé dans l'industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est connu pour refléter l'état de santé de l'économie mondiale.

"Le zinc et le nickel ont également enregistré des pertes considérables", note Daniel Briesemann, de Commerzbank.

La perspective d'un embargo de l'Union européenne sur le pétrole russe, qui avait tiré le marché la semaine dernière, a été largement ignorée lundi, de même que l'engagement du Japon, durant le week-end, à cesser ses propres importations russes, qui ne représentent que 4% du total acheté par le pays à l'étranger.

En outre, sur le marché américain, des signes témoignent toujours de tensions inédites sur les produits raffinés. Le gasoil a ainsi de nouveau battu son record historique lundi, à 5,54 dollars le gallon (3,78 litres), en hausse de 78% sur un an.

Dans un contexte de volatilité extrême, "c'est une course entre récession et réduction de l'offre", chaque facteur prenant, à son tour, l'ascendant sur l'autre et dictant la direction des prix, selon Stephen Schork. "Mais en ce début de semaine, les marchés sont concentrés sur la destruction de l'offre et la récession."

(c) AFP

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