Le pétrole et les métaux dévissent face aux risques de ralentissement en Chine
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, référence du brut en Europe, fléchissait de 4,72% à 107,08 dollars, et le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain perdait quant à lui 5,08% à 104,19 dollars.
Le marché pétrolier est effrayé "par les craintes d'un ralentissement de la demande chinoise et la perspective d'une hausse des taux d'intérêt dans le monde", a rapporté Victoria Scholar, analyste chez Interactive investor.
Les exportations de la Chine ont connu en avril un tassement inédit depuis 2020, sur fond de confinement de Shanghai qui pénalise lourdement l'activité et de durcissement des restrictions sanitaires à Pékin.
La Chine est confrontée depuis deux mois à sa pire vague épidémique depuis la flambée initiale du début 2020.
"La détérioration de la situation en Chine et l'entêtement du gouvernement Xi à maintenir une mission impossible (la politique zéro Covid, ndlr) coûteront probablement plus cher au pays et à l'économie mondiale en termes de croissance et de demande de pétrole dans les mois à venir", estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de la banque Swissquote.
"La probabilité que les mesures de confinement actuelles conduisent à l'éradication du virus en Chine et donc à des réouvertures sûres semble très, très mince", souligne également Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.
"La logique veut que toute réouverture soit suivie d'une nouvelle flambée d'infections, puis de nouvelles fermetures, tant que les responsables politiques s'en tiennent au scénario actuel" du zéro Covid, fait valoir l'analyste.
La Chine est le deuxième plus grand consommateur et le plus important importateur de pétrole brut au monde.
⤵Les métaux industriels plombés
Les cours des métaux industriels, dont la Chine est une grande consommatrice, dévissaient également lundi.L'aluminium et le cuivre ont perdu la totalité de leurs gains depuis le début de l'année 2022. Ils évoluaient sur le London Metal Exchange (LME) à environ 2.750,50 dollars la tonne d'aluminium et 9.194 dollars la tonne de cuivre, des plus bas depuis décembre.
Fortement utilisé dans l'industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est connu pour refléter l'état de santé de l'économie mondiale.
"Le zinc et le nickel ont également enregistré des pertes considérables", affirme Daniel Briesemann, de Commerzbank.
"Les mesures de confinement restent en place en Chine, ce qui déprime l'économie et freine la demande de métaux", explique-t-il. "Les risques d'approvisionnement posés par la guerre en Ukraine sont entièrement ignorés à l'heure actuelle."
Le LME Index, un indice qui intègre les prix de l'aluminium, du cuivre, du plomb, du nickel, de l'étain et du zinc échangés sur le marché londonien des métaux de base est passé vendredi sous les 4.600 points, à 4.594,3 points, une première depuis fin janvier.
La fermeté du dollar pèse également sur les prix des métaux de base, affirme l'analyste, un billet vert fort diminuant le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant d'autres devises.
Cependant, "la situation reste très haussière pour le pétrole et les métaux au cours des cinq prochaines années au moins", fait valoir Bjarne Schieldrop, en rappelant que les prix se maintiennent malgré tout à des niveaux élevés.
"Mais cela ne signifie pas que les choses ne peuvent pas (se renverser) dans les mois à venir, dans un contexte de faiblesse de la Chine et de hausse des taux américains", met-il en garde.
(c) AFP