Le pétrole se tasse, les nuages s'accumulent sur la demande
Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en juillet, le plus échangé, a cédé 2,42% pour finir à 104,97 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, avec échéance en juin, a lui perdu 2,62% pour clôturer à 102,41 dollars.
Mardi, l'agence de notation Fitch a révisé à la baisse d'un demi-point de pourcentage son estimation de croissance pour la Chine en 2022, à 4,3% contre 4,8%, pour prendre en compte l'effet des récents confinements mais aussi le fait que, selon elle, les autorités ne renonceront pas à leur politique "zéro Covid" avant le courant de l'an prochain.
"Avec la remontée des taux d'intérêt, l'inflation, les problèmes d'approvisionnement, il y a davantage d'inquiétudes qu'au-delà de la Chine, la croissance économique ne soit plus faible que ce qui était anticipé il y a encore quelques semaines", explique Michael Lynch, président du cabinet Strategic Energy & Economic Research (SEER).
La décision de la Fed, qui devrait remonter mercredi son principal taux directeur d'un demi-point de pourcentage (à entre 0,75% et 1%), "pourrait avoir un impact sur le marché" et saper un peu plus les cours, selon Bart Melek, de TD Securities.
"Les gens redoutent que ces effets sur l'économie ne réduisent la demande à partir de cet été, qu'elle soit très affaiblie", décrit Michael Lynch.
Pour lui, le projet d'embargo de l'Union européenne sur le pétrole russe et ses dérivés, qui devait être soumis aux pays membres mardi, pesait peu sur le marché. "Il semble que cela sera très étalé dans le temps", a-t-il argué, "donc cela n'influence pas les prix aujourd'hui".
Selon Bart Melek, les opérateurs étaient, en revanche, sensibles au probable relèvement, jeudi, d'environ 400.000 barils par jour en juin par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés de l'accord OPEP+.
Selon l'agence Bloomberg, l'OPEP+ n'est parvenue à augmenter sa production que de 10.000 barils par jour en avril, alors qu'elle en promettait 400.000, faute de capacités suffisantes de nombre de ses membres.
Pour autant, "on ne regarde pas le passé, mais l'avenir", a prévenu Bart Melek, et la poursuite du calendrier de hausses mensuelles, même non tenu, est un facteur d'affaiblissement des prix, selon lui.
(c) AFP