Rebond des prix du pétrole - Les craintes de récession demeurent
Mercredi peu avant 09h00, le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en juin valait 108,33 dollars, en hausse de 1,01%. La veille au soir, il avait dégringolé de 5,22% à 107,25 dollars. Quant aux 159 litres de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, avec échéance en mai, ils se négociaient à 103,47 dollars, gagnant 0,89%, après avoir chuté mardi en soirée de 5,22% à 102,56 dollars.
Les opérateurs ont été orientés par la révision à la baisse, par le Fonds monétaire international (FMI), de son estimation de croissance mondiale pour 2022, de 4,4% précédemment à 3,6%. Un ralentissement lié, selon le FMI, aux conséquences de la guerre en Ukraine et des sanctions infligées à la Russie, qui interviennent alors que la plupart des banques centrales procèdent à un resserrement monétaire.
Cet avertissement fait écho à l'accès de faiblesse de l'économie chinoise, qui peine à sortir d'une nouvelle série de confinements stricts anti-Covid-19 alors qu'elle montrait déjà des signes d'essoufflement. Les problèmes de production et d'exportation de la Libye ont été rapidement oubliés, observe John Halley, analyste d'Oanda.
Ruée des acheteurs asiatiques
Il n'en demeure pas moins que les deux contrats continuent de souffrir de l'illiquidité des marchés à terme, la forte volatilité et l'augmentation des marges ayant un impact sur les volumes, amplifiant les écarts intra journaliers. "Le marché s'est emballé" avec ce reflux brutal, selon Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report, car "un déséquilibre fondamental demeure" entre offre et demande, la première inférieure à la seconde, "sans être traité".
Côté offre, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés de l'accord OPEP+ ont produit en mars environ 1,45 million de barils par jour de moins que leur objectif, selon un document mentionné par l'agence Reuters, ce qui contribue aux tensions sur le marché. Aux États-Unis, Stephen Schork s'attend à "une réponse modérée" aux appels à augmenter les volumes "car le gouvernement déverse ses réserves sur le marché (...), ce qui dissuade totalement l'industrie à produire plus".
A moyen terme, "il est certain que nous allons vers une récession", annonce l'analyste, qui rappelle que les six derniers grands retournements économiques aux États-Unis ont été précédés d'une flambée des prix de l'énergie. "Les graines de la récession sont plantées", martèle-t-il en référence à l'inflation qui atteint des plus hauts depuis le début des années 80, avec, à l'horizon, "une récession dans les douze mois".
(c) AFP