Le pétrole remonte, le spectre de nouvelles sanctions européennes plane
Vers 09H30 GMT (11H30 HEC), le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en juin gagnait 1,47% à 109,11 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain pour livraison en mai grimpait quant à lui de 1,53% à 104,86 dollars.
"Le prix du pétrole augmente à mesure que les sanctions énergétiques explicites se rapprochent", commente Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky va s'exprimer mardi devant le Conseil de sécurité de l'ONU, après la découverte de massacres imputés aux forces russes près de Kiev, et notamment à Boutcha où il s'est rendu lundi.
Les 27 pays de l'Union européenne discutent mardi de sanctions sur les importations de charbon et pétrole russes. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se rendra "cette semaine" à Kiev, accompagnée du chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell.
Selon Bjarne Schieldrop, l'annonce américaine la semaine passée de puisement dans leurs réserves stratégiques de brut "peut être utilisée comme un outil pour mettre en oeuvre des sanctions pétrolières explicites comparables à l'égard de la Russie sans faire exploser le prix du pétrole".
Le président Joe Biden avait annoncé jeudi qu'il prélèverait pendant six mois 1 million de barils par jour dans les immenses réserves stratégiques de pétrole des États-Unis, du jamais-vu.
"Cela ouvre la possibilité de sanctions pétrolières explicites à l'encontre de la Russie, de l'ordre d'un million de barils par jour. (...) Les sanctions énergétiques sont donc de plus en plus probables", poursuit l'analyste.
"Les sanctions supplémentaires pourraient inclure davantage de mesures contre les oligarques russes, davantage de restrictions sur les exportations, une éventuelle interdiction de débarquer dans des ports pour les navires russes, et une interdiction potentielle des exportations d'énergie russe", énumère Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote.
"L'interdiction des importations d'énergie russe devrait faire la différence", souligne l'analyste.
D'autant que même les nations européennes les plus dépendantes des exportations d'énergie russes envisagent ces sanctions. "La réceptivité de l'Europe (notamment de l'Allemagne) à s'abstenir d'importer du gaz russe a fait monter les enchères et devrait maintenir les prix de l'énergie soutenus", affirme Stephen Innes, analyste chez Spi Asset Management.
Les importations russes assurent à l'Europe 40% de ses besoins en gaz naturel et 30% pour le pétrole.
(c) AFP