Les navires russes privés de ravitaillement en carburant en Méditerranée
La perte de cet accès aux points de ravitaillement en mer Méditerranée représente un casse-tête logistique pour les navires pétroliers russes reliant la mer Baltique à l'Asie.
Elle pose également des problèmes de sécurité en raison du risque de voir des tankers bloqués en mer avec des cargaisons inflammables, notent ces sources proches du transport maritime.
L'arrêt du ravitaillement des navires russes s'explique par de nombreux facteurs, notamment le fait que des entreprises "s'auto-sanctionnent", selon les termes employés par ces sources, en refusant d'engager des relations contractuelles avec des sociétés russes, anticipant de prochaines vagues de mesures punitives contre Moscou.
Les problèmes de paiement, liés aux restrictions sur les transactions bancaires avec la Russie, entrent également en ligne de compte.
Les contrats d'approvisionnement en carburant marin prévoient généralement des facturations en dollars américains.
D'après une source interrogée par Reuters, les navires battant pavillon russe ne peuvent plus s'approvisionner en carburant à Malte, à Gibraltar, territoire britannique au sud de l'Espagne, ainsi qu'à Algésiras, en Espagne.
"Plusieurs tankers ont dû effectuer un plus long trajet afin de se ravitailler dans d'autres pays, quand les ports européens ont refusé de leur fournir du carburant", a déclaré une autre source qui suit les mouvements de ces navires.
Un responsable du gouvernement maltais a déclaré que les autorités de La Vallette n'autorisaient plus l'entrée des navires russes dans les ports de l'île.
En Espagne, un porte-parole du ministère des Transports a jugé "possible que certains fournisseurs adoptent ces mesures de manière indépendante".
Un porte-parole du gouvernement de Gibraltar a déclaré que les autorités portuaires du territoire rejetaient les demandes de tous les navires possédés ou exploités par toute personne liée à la Russie, en accord avec les règles britanniques.
Les navires étrangers transportant des cargaisons russes ne sont pas concernés, a-t-il dit.
(c) Reuters