L'Opep+ devrait maintenir sa stratégie de production
L'OPEP+ devait tenir une réunion ministérielle à partir de 11h30 GMT et six personnes au sein du groupe ont déclaré à Reuters qu'elle devrait réaffirmer la validité de l'accord prévoyant une hausse d'environ 432.000 barils par jour (bpj) de ses pompages en mai.
Le groupe informel formé par l'élargissement de l'OPEP à plusieurs autres gros producteurs de brut continue ainsi de résister aux appels des États-Unis et de l'AIE à accroître l'offre pour faire baisser les cours, dopés par la guerre en Ukraine et les sanctions occidentales contre Moscou.
"L'Arabie saoudite va chercher à éviter une confrontation avec la Russie au moment où la production russe est en difficulté", estime Callum Macpherson, d'Investec.
De son côté, l'administration Biden envisage de puiser jusqu'à 180 millions de barils de pétrole dans les réserves stratégiques des États-Unis et l'AIE doit se réunir vendredi pour débattre d'une initiative similaire collective.
Le cours à terme du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. perdait près de 6% vers 11h20 GMT à 106,85 dollars. Il avait dépassé 139 dollars le 7 mars, du jamais vu depuis 2008.
L'OPEP+ REPROCHE À L'AIE UN MANQUE D'OBJECTIVITÉ
Le Comité technique conjoint qui conseille l'OPEP+ a décidé mercredi de cesser d'utiliser les données de l'AIE et de les remplacer par les études de deux sociétés privées, Wood Mackenzie et Rystad Energy, a déclaré à Reuters une source proche du dossier.Le Comité utilise ce type de données pour estimer la production pétrolière et le respect par les pays concernés de leurs engagements.
L'AIE conseille les pays occidentaux en matière de politique énergétique et les États-Unis sont le premier contributeur à son budget.
Dans un communiqué, l'AIE a déclaré que ses données et ses analyses étaient "rigoureuses et objectives".
Le mois dernier, elle avait relevé de 800.000 bpj son estimation de la demande mondiale, à un peu moins de 100 millions de bpj.
Certains membres de l'OPEP+ ont critiqué les données publiées par l'AIE, qu'ils jugent peu fiables, et lui ont reproché de s'être prononcé contre une augmentation des investissements dans le secteur des hydrocarbures.
Une source proche de l'OPEP+, qui a requis l'anonymat, a déclaré à Reuters que l'AIE avait "compromis son analyse technique pour coller à son discours".
"C'est une évidence lorsqu'on constate les modifications fréquentes de ses rapports récemment et à quel point elle s'écarte d'autres organisations respectées", a-t-elle ajouté.
Le ministre de l'Energie des EAU, Souhaïl al-Mazroueï, a déclaré cette semaine lors d'un colloque que les institutions comme l'AIE devaient se montrer "plus réalistes" et éviter de publier des informations "trompeuses".
(c) Reuters