Les doutes sur l'Ukraine relancent le pétrole vers le haut
Le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en mai, a clôturé sur un gain de 2,92% à 113,45 dollars, après avoir frôlé les 115 dollars plus tôt dans la journée (114,80).
A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain, avec échéance également en mai, a lui pris 3,43% pour finir à 107,82 dollars.
"Le marché est de nouveau en prise avec la réalité", a abondé Robert Yawger, responsable des contrats à terme sur l'énergie chez Mizuho Securities. "Il n'y aura pas de plan de paix russe dans le quart d'heure, donc les sanctions ne vont pas être levées de sitôt."
Les opérateurs ont plus que jamais en tête les barils russes qui manquent à l'appel, malgré l'absence de sanctions visant directement le pétrole venu de Russie.
Selon M. Yawger, les exportations russes sont actuellement amputées d'environ 1,5 million de barils par jour pour le brut et d'un million pour les produits raffinés.
Le cabinet Rystad Energy estime lui que le raffinage en Russie est inférieur de près de 13% à sa capacité disponible, du fait d'une "série de facteurs", notamment la décision de nombreux gouvernements, négociants, compagnies, transporteurs ou assureurs de réduire, voire de suspendre leurs relations commerciales avec les producteurs russes.
"Ces inquiétudes sur l'offre font plus que compenser" celles liées aux confinements décrétés dans plusieurs villes de Chine, dont Shanghai, pour tenter de contenir une résurgence des cas de coronavirus, selon Bart Melek.
L'impression générale a été renforcée par la contraction beaucoup plus marquée que prévu des réserves commerciales américaines de pétrole, qui ont fondu de 3,4 millions de barils en une semaine, après 2,5 millions de barils lors des sept jours précédents.
Malgré ces tensions, le marché n'attend aucun geste de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de ses alliés de l'accord OPEP+, qui se réunissent jeudi en visioconférence.
"Je ne pense pas qu'on verra autre chose que les 400.000 barils" quotidiens supplémentaires en mai qui correspondraient au maintien du calendrier de relèvement limité de la production débuté en juillet dernier, annonce M. Yawger.
Pour lui, l'effet d'une telle annonce serait d'autant plus limité que selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les membres de l'OPEP+ accusent déjà un retard de 1,1 million de barils par jour par rapport à leurs objectifs de production.
(c) AFP