Le pétrole finit en hausse après des attaques contre des installations en Arabie Saoudite
Le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en mai a terminé en hausse de 1,36% à 120,65 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison le même mois a augmenté de 1,42% à 113,90 dollars.
Mais peu après 16H00 GMT, la courbe des prix de l'or noir s'est inversée rapidement alors que les rebelles yéménites Houthis revendiquaient dans un communiqué une série d'attaques en Arabie saoudite.
L'une d'elle a visé une raffinerie d'Aramco dans la ville industrielle de Yanbu sur la mer Rouge, à une centaine de kilomètres au nord de Jeddah, provoquant un gigantesque incendie.
Ces attaques sont intervenues à la veille du septième anniversaire de l'intervention d'une coalition militaire dirigée par Ryad au Yémen pour combattre les rebelles Houthis, proches de l'Iran.
"Les cours sont remontés dès qu'on a eu nouvelle de l'explosion près de Jeddah. Cela a renouvelé les craintes sur la vulnérabilité des infrastructures en Arabie saoudite", a commenté pour l'AFP John Kilduff d'Again Capital.
"Le fait aussi que cela soit arrivé juste avant le week-end alors que les marchés sont fermés, les investisseurs se sont rués à la hausse pour se couvrir alors qu'il n'y aura pas d'échanges pendant deux jours", a expliqué l'analyste. "Ces gains pourraient s'évaporer dès lundi", a-t-il suggéré.
Avant cet incendie dans des installations pétrolières saoudiennes, les yeux du marché étaient surtout rivés sur les suites des sommets de l'Otan, du G7 et de l'Union européenne, qui se sont tenus jeudi à Bruxelles, un mois après le déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine.
Les pays du G7 et de l'Union européenne vont sanctionner toute transaction impliquant les réserves d'or de la Russie, pour éviter que Moscou ne contourne ainsi les mesures d'isolement financières prises par les Occidentaux, ont-ils annoncé.
Mais les sanctions ne comprennent pas pour le moment d'embargo européen sur les hydrocarbures russes, le Vieux Continent en étant encore très dépendant.
Les importations russes assurent à l'Europe 40% de ses besoins en gaz naturel et 30% pour le pétrole.
Certaines nations européennes sont plus exposées que d'autres: 55% des importations allemandes de gaz avant la guerre, ainsi que l'essentiel des approvisionnements de Finlande, Hongrie et République tchèque, viennent de Russie.
"Toutefois, la question (d'un embargo sur l'énergie russe) refera probablement surface tant que la guerre entre la Russie et l'Ukraine se poursuivra, et la résurgence de ce sujet pourrait contribuer à ramener les prix du pétrole à leurs récents sommets", a prévenu Han Tan, analyste chez Exinity.
En attendant, les États-Unis et l'Union européenne ont annoncé vendredi la création d'un groupe de travail visant à réduire la dépendance de l'Europe envers les énergies fossiles russes.
La Commission européenne a aussi reçu mandat des pays membres de l'UE pour effectuer des achats de gaz groupés, ce qui sera "le meilleur instrument pour faire baisser le prix" de cette énergie, a annoncé le président français Emmanuel Macron à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles.
"L'achat groupé, la capacité à définir ensemble des contrats longs, est le meilleur instrument pour faire baisser le prix de notre gaz et donc nous avons donné mandat à la Commission pour le faire", a-t-il précisé.
(c) AFP