Le pétrole fait une pause, attend la prochaine vague de sanctions contre la Russie
Le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en mai a perdu 0,12%, pour finir à 115,48 dollars. Il avait gagné près de 18% lors des trois séances précédentes.
À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), avec échéance en avril, dont c'était le dernier jour de cotation, a lui cédé 0,32%, à 111,76 dollars.
À l'occasion de ce déplacement, les Occidentaux vont annoncer jeudi "de nouvelles sanctions contre la Russie et renforcer" les mesures existantes, a expliqué mardi le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan.
Le chef de l'État américain va, par ailleurs, "annoncer une action commune pour renforcer la sécurité énergétique de l'Europe" et réduire sa dépendance envers le gaz russe, a ajouté le conseiller, alors que les membres de l'Union européenne débattent depuis plusieurs jours d'un possible embargo sur le pétrole russe.
"Je ne pense pas que l'Union européenne va parvenir à un accord pour suspendre tous les achats de pétrole russe", a commenté Andy Lipow, du cabinet Lipow Oil Associates. "Il y a encore des pays qui (en) sont trop dépendants et n'ont pas beaucoup d'alternatives pour le remplacer."
Mardi toujours, le groupe français TotalEnergies a indiqué qu'il cesserait tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes "au plus tard à la fin de l'année".
Le désengagement de l'Europe tout entière "va prendre des années", prévoit Andy Lipow.
Pour Louise Dickson, du cabinet Rystad Energy, même sans embargo strict, les nouvelles sanctions pourraient tout de même renforcer l'incertitude sur les livraisons de pétrole russe.
La crainte de ce durcissement, associée au risque en termes d'image, a déjà fait chuter les volumes acheminés vers l'Europe.
"Deux économies majeures, Chine et Inde, achètent toujours du pétrole russe et cela devrait mettre un terme au récent rebond des prix", a estimé Edward Moya.
"Maintenant que la Russie est obligée de baisser ses prix pour pouvoir vendre, je pense que la Chine et l'Inde vont augmenter leurs achats et que cela va entraîner une grande redistribution des cartes", renchérit Andy Lipow, qui estime que deux millions de barils par jour environ pourraient, à terme, changer de destination.
La Chine et l'Inde réduiraient ainsi leur demande vis-à-vis de certains autres fournisseurs, notamment le Moyen-Orient, qui pourraient alors servir davantage l'Europe, selon l'analyste.
(c) AFP