Le pétrole poursuit sa progression, les 120 dollars le baril en vue
Peu après 07h30, le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en mai se négociait à 118,53 dollars le baril, soit une hausse de 2,5%. Mardi soir, il avait bondi de plus de 7% à 115,62 dollars, atteignant son plus haut niveau depuis dix jours.
Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), variété américaine de référence, pour livraison en avril, il valait 114,35 dollars, soit une progression de 1,99%, après avoir atteint mardi soir 112,12 dollars, un niveau inédit en quasiment quinze jours.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit prêt lundi à discuter avec son homologue russe Vladimir Poutine d'un "compromis" sur le Donbass et la Crimée pour "arrêter la guerre". Mais tout compromis au sujet de ces territoires devra être ratifié par les Ukrainiens par référendum et accompagné de garanties de sécurité, a-t-il ajouté.
Nouvelles sanctions examinées
"La question d'un embargo sur le pétrole n'est pas de savoir si nous le voulons ou pas, mais dans quelle mesure nous sommes dépendants de ce pétrole", a rétorqué son homologue allemande, Annalena Baerbock. Allemagne et Pays-Bas, de loin les pays de l'Union les plus dépendants des approvisionnements russes, en reçoivent, en moyenne, 1,1 million de barils par jour à eux deux.
"La possibilité de sanctions supplémentaires contre la Russie, déjà appliquées par les acheteurs occidentaux" constitue "un risque colossal" et pourrait encore doper les cours, confirme Stephen Innes de SPI Asset Management. "Je pense que ça va être dur pour que toute l'UE accepte" un embargo, a estimé James Williams, du cabinet WTRG Economics.
Stocks trop faibles
"Ça ne se remplace pas du jour au lendemain", prévient Andrew Lebow. "Cela prendrait du temps et, en attendant, les stocks sont déjà très faibles." Embargo ou pas, la fonte des livraisons de pétrole russe à l'Europe est déjà à l'oeuvre, pouvoirs publics, compagnies privées et transporteurs cherchant souvent à ne pas en approcher, par crainte d'un durcissement des sanctions ou d'être vilipendés par l'opinion.
D'un demi-million de barils en moins actuellement du fait de ce phénomène, l'Europe pourrait voir les volumes diminuer d'un million à 1,5 million de barils par jour en avril, selon Andrew Lebow. "La demande grimperait pour le pétrole d'autres pays de l'OPEP+", à savoir les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés de l'accord OPEP+, a expliqué, dans une note, Susannah Streeter, d'Hargreaves Lansdown.
"Mais le problème, c'est qu'ils ne sont déjà pas au niveau aujourd'hui", a-t-elle ajouté, rappelant que l'OPEP+ avait manqué de plus d'un million de barils par jour son objectif de production au mois de février.