Un embargo pétrolier et gazier de l'UE contre la Russie pourrait frapper durement le Royaume-Uni
Cet avertissement fait suite à l'appel lancé par le Premier ministre Boris Johnson aux alliés du Royaume-Uni pour qu'ils suivent son exemple et interdisent toute importation de combustibles fossiles russes. Le Royaume-Uni a déclaré au début du mois qu'il éliminerait progressivement les importations de pétrole russe, qui représentent environ 8 % de ses importations totales, d'ici la fin de l'année.
À la recherche de sources d'approvisionnement alternatives, M. Johnson s'est rendu cette semaine en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, mais, selon un rapport du Wall Street Journal, la visite n'a pas été exactement productive, les responsables saoudiens affirmant que le Premier ministre britannique a quitté Riyad les mains vides.
L'UE, quant à elle, a adopté une position plus prudente sur les sanctions relatives au pétrole et au gaz en raison de sa dépendance excessive à l'égard des combustibles fossiles russes. La Russie fournit environ 40 % du gaz importé par l'UE et un quart de son pétrole brut.
Toutefois, si Bruxelles décide, pour une raison ou une autre, de durcir sa position malgré le risque de récession, l'économie britannique, qui ne fait même plus partie de l'UE, subira un choc de 92 à 98,7 milliards de dollars (70-75 milliards de livres), a déclaré le chancelier Rishi Sunak aux autres ministres. Ce montant équivaut à 3 % du PIB du Royaume-Uni.
Selon la Banque centrale européenne, une baisse de 10 % de l'approvisionnement en gaz de l'Europe se traduirait par une baisse de 0,7 % du PIB.
Ainsi, au lieu d'interdire les importations de pétrole et de gaz russes, l'UE va désormais tenter de réduire de deux tiers ses importations de gaz russe en l'espace d'un an.