Eni veut accélérer sa transition énergétique
La guerre en Ukraine "a créé de nouvelles menaces pour la sécurité énergétique que nous devons affronter sans renoncer à nos ambitions pour une transition énergétique équitable", a déclaré le patron d'Eni, Claudio Descalzi.
Dans son nouveau plan stratégique 2022-2025, présenté par M. Descalzi, Eni s'est fixé comme objectifs intermédiaires de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 35% d'ici 2030 par rapport à 2018 et de 80% jusqu'à 2040.
Le groupe a confirmé vouloir atteindre la neutralité en termes d'émissions de gaz à effet de serre dans le secteur "upstream" (la production et l'exploration) d'ici 2030. La réduction d'émissions devrait atteindre 65% dans ce segment d'ici 2025.
Autre défi à relever depuis l'invasion de l'Ukraine par les troupes de Moscou: réduire la dépendance au gaz russe.
"Notre réponse immédiate à la crise actuelle a été d'utiliser nos alliances établies avec les pays producteurs pour trouver des sources d'énergie de substitution pour les besoins européens", a expliqué M. Descalzi.
Le PDG d'Eni s'est ainsi rendu notamment en Algérie fin février avec le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio pour s'entretenir avec les autorités d'une augmentation des fournitures de gaz.
Eni "est en mesure de mettre sur le marché plus de 14.000 milliards de pieds cubes de ressources gazières supplémentaires à court et moyen terme", a annoncé M. Descalzi.
Le groupe italien investira 7,7 milliards d'euros en 2022 et en moyenne environ 7 milliards d'euros par an d'ici 2025.
Au total 30% des investissements seront consacrés aux nouvelles énergies d'ici 2025, et ce taux montera à 60% en 2030, selon les objectifs fixés par le plan.
Eni a enregistré en 2021 un bénéfice net de 5,82 milliards d'euros, selon des comptes définitifs publiés jeudi, après avoir essuyé une perte abyssale de 8,63 milliards d'euros en 2020, année chahutée par la pandémie de Covid-19.
Ce bénéfice, dans un premier temps estimé à 6,12 milliards d'euros, a été revu à la baisse pour tenir compte du nouveau plan stratégique et d'une réévaluation des résultats d'Eni liés à sa participation dans la société italienne d'ingénierie pétrolière Saipem.
(c) AFP