Le pétrole a continué de baisser, proche de son niveau d'avant l'invasion russe
Au terme d'une séance très volatile, le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en mai a lâché 1,89% pour terminer à 98,02 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en avril a baissé de 1,49% à 95,04 dollars.
"Ces mouvements suivent les espoirs et les attentes suscités par les développements entre la Russie et l'Ukraine", a résumé Matt Smith, responsable de l'analyse pétrole chez Kpler.
De nouveaux pourparlers entre Kiev et Moscou ont été qualifiés par le président ukrainien Volodymyr Zelensky de "plus réalistes", même si la Russie continue de resserrer son étau.
L'offensive et la détermination des deux camps n'a pas empêché la poursuite en parallèle de pourparlers, relancés dès lundi par visioconférence au niveau des délégations.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré mercredi que les négociateurs discutaient désormais d'"un compromis", qui ferait de l'Ukraine un pays neutre, sur le modèle de la Suède et de l'Autriche.
"Il y a des formules très concrètes qui, je pense, sont proches d'un accord", a également lancé le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
Vu la baisse des cours, "les investisseurs semblent mettre beaucoup de poids dans ces plans de neutralité, mais je conseillerais l'extrême prudence à ce sujet", a mis en garde l'analyste Matt Smith.
Selon lui, les prix du brut devraient de nouveau reprendre leur ascension alors qu'on s'apprête à faire face à un manque d'offre.
"En théorie, il va y avoir un manque d'offre dans les deux semaines à venir", ce qui devrait faire à nouveau grimper les cours, a-t-il assuré.
Après l'invasion et la salve massive de sanctions occidentales, les achats de pétrole russe ont ralenti de fait, "sans compter qu'il y a un temps de retard entre ce qui a été acheté et ce qu'on verra livré", a expliqué l'analyste.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a d'ailleurs dit mercredi qu'elle craignait un "choc" sur l'offre pétrolière mondiale, à la suite des sanctions contre la Russie prises après son invasion de l'Ukraine.
La Russie est le deuxième plus gros exportateur de brut au monde.
Pour Stephen Brennock, analyste chez PVM Energy, d'autres facteurs tirent le pétrole vers le bas, comme "les craintes liées au Covid-19 revenues en force", ou encore "un regain d'espoir d'une percée dans les négociations sur le nucléaire iranien".
La Chine fait actuellement face à sa plus grave poussée épidémique du coronavirus depuis début 2020. Un confinement sanitaire a été décrété dans plusieurs villes chinoises, laissant les investisseurs craindre un ralentissement de l'économie du pays, et donc une baisse de la demande en or noir.
En outre, les obstacles à la relance de l'accord sur le nucléaire iranien semblent avoir été levés, selon des déclarations de la Russie mardi.
Les États-Unis ont jugé qu'un compromis était "proche" pour sauver cet accord, ce qui entraînerait la levée des sanctions contre l'Iran, membre fondateur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), et permettrait son retour à pleine capacité d'exportation sur le marché du pétrole.
Enfin, les données sur les stocks hebdomadaires américains de pétrole brut, qui ont gonflé bien plus que prévu (+4,3 millions de barils), n'ont pas été de nature à soutenir les prix.
(c) AFP