Menu
A+ A A-

Le choc pétrolier risque de cabosser encore plus les compagnies aériennes

cours du petroleParis: Des coûts en carburant plus élevés qui renchériraient les prix des billets, décourageant certains voyageurs: c'est le scénario cauchemardesque auquel font face les compagnies aériennes en plein choc pétrolier, alors qu'elles n'avaient pas encore surmonté les effets du Covid-19.
L'invasion russe en Ukraine a entraîné le prix des hydrocarbures vers des sommets historiques. Le kérosène s'échange actuellement à quelque 150 dollars le baril, en hausse d'environ 30% sur un mois et de 100% en un an, selon l'indice de référence Platts de l'agence S&P.

"Les pressions haussières sur les prix vont continuer, surtout si le secteur énergétique russe subit des sanctions plus dures", affirmait lundi l'Association du transport aérien international (Iata), porte-voix des compagnies.

C'était avant que le président américain Joe Biden provoque un nouveau pic des cours en annonçant, mardi, un embargo sur le pétrole russe.

"Toutes les compagnies qui ont une partie de leur consommation non couverte seront directement affectées", a prévenu l'Iata.

Des compagnies aériennes, dont les dépenses en carburant représentent entre 20 et 30% des coûts en temps normal, se prémunissent en effet contre les évolutions brutales des cours en concluant des contrats leur assurant un prix fixe sur une partie de leur kérosène, ce qu'on appelle la "couverture" ou "hedging" en anglais.

Par exemple, Air France-KLM a économisé en 2021 300 millions de dollars sur le carburant (soit 10% de sa facture totale), car les cours sont montés pendant l'année.

Avant même la récente escalade du brut, le groupe franco-néerlandais escomptait 470 millions de dollars de coûts évités cette année, grâce notamment à une consommation déjà acquise à 72% pour le premier trimestre, proportion déclinant toutefois jusqu'à 28% au quatrième.

Billets plus chers

"On va plutôt retrouver les répercussions dans quelques mois, une fois que les compagnies aériennes auront été obligées d'utiliser les barils achetés avec les cours actuels", indique à l'AFP Paul Chiambaretto, professeur associé de stratégie et marketing à la Montpellier Business School et directeur de la Chaire Pégase, spécialiste du secteur aérien.

"Le hedging ne change pas grand-chose in fine, il vous donne simplement du temps pour prendre des décisions", renchérit Marc Rochet, patron des compagnies françaises Air Caraïbes et French Bee.

De fait, "la pression va monter si les prix du kérosène restent élevés pendant le restant de l'année et en 2023, lorsque les couvertures se réduiront", a souligné Moody's dans un rapport mardi, en évoquant le risque de voir les compagnies ne pas "être en mesure de revenir à leur rentabilité d'avant la pandémie" à cette échéance.

Pour l'agence de notation financière, les compagnies européennes sont couvertes à environ 50% en 2022, et doivent s'attendre à une hausse de leurs dépenses de carburant de 20 à 25% en moyenne. D'autres compagnies, notamment américaines, n'ont que très peu acheté de carburant à l'avance, selon elle.


Cette crise survient à un moment où le secteur aérien tente toujours de surmonter les conséquences de la pandémie, dont un très fort endettement. La plupart des compagnies sont restées déficitaires en 2021.

Après avoir perdu les deux tiers de leurs passagers en 2020, elles comptaient remonter la pente cette année, espérant retrouver environ 70% des voyageurs de 2019, selon les projections de l'Organisation de l'aviation civile internationale.

"Alors qu'on commençait à observer des signaux plutôt positifs en termes de reprise du trafic aérien", le choc pétrolier "génère un vrai coup de frein au secteur", constate M. Chiambaretto.

Pour Moody's, les compagnies, même avec des couvertures de carburant pour 2022, "devraient augmenter le prix de leurs billets d'environ 5% pour préserver leurs marges". "Et en période d'inflation déjà forte (...) ces hausses pourraient faire chuter la demande", a prévenu l'Iata.

"On va toujours garder un volant de prix abordables, mais on surveille évidemment les évolutions du cours du pétrole pour s'ajuster si effectivement l'impact devenait trop fort pour nous", remarque de son côté Nathalie Stubler, directrice générale de Transavia France.

(c) AFP

Commenter Le choc pétrolier risque de cabosser encore plus les compagnies aériennes



    Communauté prix du baril


    Les dernières actualités des prix du pétrole

    jeudi 18 décembre 2025 à 12:16

    Le pétrole hésite entre le blocus au Venezuela et les discus…

    Londres: Les cours du pétrole sont proches de l'équilibre jeudi, soutenus d'un côté par le blocus total des Etats-Unis contre les pétroliers...

    jeudi 18 décembre 2025 à 09:25

    Meg O'Neill aux commandes de BP, en pleine restructuration

    Londres: Le géant pétrolier britannique BP a annoncé la nomination de l'Américaine Meg O'Neill comme directrice générale pour mener à bien le...

    mercredi 17 décembre 2025 à 21:01

    Le pétrole en hausse face au blocus américain contre les pét…

    Cours de clôture: Les cours du brut ont gagné du terrain mercredi, poussés par l'annonce de Donald Trump d'un "blocus total" contre...

    mercredi 17 décembre 2025 à 17:43

    🛢️ USA: baisse moins marquée que prévu des stocks hebdomadai…

    NYC / Stocks aux USA: Les réserves commerciales de pétrole brut ont connu une baisse plus modérée qu'attendu la semaine dernière aux...

    mercredi 17 décembre 2025 à 16:38

    Le Venezuela assure que ses exportations de pétrole se pours…

    Caracas: Le Venezuela a assuré mercredi que ses exportations de pétrole brut se poursuivaient "normalement", en dépit du "blocus total" imposé par...

    mercredi 17 décembre 2025 à 14:30

    Le pétrole et les pétrolières profitent du blocus américain

    Paris: Les prix du pétrole remontent après que le président américain Donald Trump a annoncé mardi un "blocus total" contre les pétroliers...

    mercredi 17 décembre 2025 à 11:44

    Le pétrole monte en raison du blocus américain contre les pé…

    Londres: Les cours du pétrole progressent mercredi après l'annonce par Donald Trump d'un "blocus total" contre les pétroliers sous sanctions se rendant...

    mardi 16 décembre 2025 à 21:15

    Le pétrole en berne avec l'hypothèse d'un accord sur l'Ukrai…

    Cours de clôture: Les cours du pétrole ont encore nettement reculé mardi, pour la quatrième séance consécutive, subissant de plein fouet l'avancée...

    mardi 16 décembre 2025 à 17:24

    Pétrole: le baril américain au plus bas depuis 2021

    Londres: Le prix du baril de référence américain est tombé mardi à son plus bas depuis près de cinq ans. Les cours...

    Toute l'actualité du baril et des cours du pétrole

    Les analyses des Prix du pétrole les plus récentes

    Chiffres du jour

    Mercredi 17 décembre 2025 Après avoir enfoncé mardi la barre des 60 $ et clôturé à 58,92 $ (-2,71%, moyenne hebdo : 59,74 $), soit un plus bas depuis février 2021, le cours du pétrole Brent rebondissait mercredi en début d’après-midi à 59,93 $ (+1,71%), soit +1,01 $ par rapport à la clôture de mardi mais encore -0,63 $ sous les 60,56 $ de lundi, tandis qu’en toile de fond le WTI cédait environ 8% en une dizaine de jours.

    📊 L'Opep+ s'apprête à rouvrir les vannes, les cours du pétrole baissent

    Le mardi 04 mars 2025

    Londres: En maintenant son calendrier de hausse progressive de production à partir du mois d'avril, l'Organisation des pays exportateurs et ses alliés (Opep+) a changé de stratégie et fait plonger les cours du pétrole, quelques semaines après un coup de pression de Donald Trump pour faire chuter les prix.

    Lire la suite

    🛢️ Pour l'Opep, le pétrole a encore des décennies de croissance devant lui

    Le lundi 09 octobre 2023

    Paris: Pas de répit dans la demande d'or noir: l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'attend à une hausse continue de la demande mondiale de pétrole d'ici à 2045, selon de nouvelles projections à rebours des efforts requis pour limiter le réchauffement planétaire.

    Lire la suite

    🔥 Proche-Orient : choc pétrolier possible si la situation venait à se dégrader

    Le mardi 24 octobre 2023

    Paris: Un nouveau choc pétrolier pourrait se produire en cas de dégradation de la situation au Proche-Orient, d'où proviennent un tiers des exportations mondiales d'or noir, a souligné mardi le directeur de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol.

    Lire la suite