Les USA prêts à interdire seuls l'importation de pétrole russe
Le président Joe Biden devait s'entretenir lundi en visioconférence avec son homologue français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Olaf Scholz, ainsi que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et son administration tente d'obtenir leur soutien à une telle interdiction.
La Maison blanche discute aussi avec les chefs de file du Congrès, où un projet de loi interdisant les importations de pétrole russe susceptible d'être adopté rapidement, ce qui oblige l'administration à avancer aussi vite que possible, a dit une source à Reuters.
Les cours du pétrole ont atteint lundi leur plus haut niveau depuis 2008, la perspective d'un report du retour de l'Iran sur le marché mondial venant s'ajouter aux tensions liées à la guerre en Ukraine et aux sanctions visant Moscou.
Même si les achats de pétrole russe par les États-Unis sont moins importants que ceux de l'Europe, une interdiction unilatérale ne manquerait pas d'alimenter la hausse du prix du baril, et donc celle du gallon d'essence à la pompe sur le marché américain, déjà à des plus hauts historiques.
La présidente (speaker) de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a déclaré dimanche que des discussions étaient en cours sur une possible interdiction d'importation du pétrole russe par la Chambre.
De son côté, un groupe de sénateurs rassemblant républicains et démocrates a présenté jeudi un projet de loi sur une interdiction, un texte qui bénéficie du "fast track", la procédure d'examen accélérée.
Les sanctions décidées par la Maison blanche dans les jours qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe visent entre autres les exportations de technologies au profit des raffineries russes et le gazoduc Nord Stream 2, qui n'est de toute façon pas encore en service. Mais l'administration Biden n'est pas encore allée jusqu'à cibler directement le pétrole et le gaz russes, en raison des implications pour les cours mondiaux et les prix payés par les consommateurs américains.
Interrogé sur le sujet dimanche, le secrétaire d'Etat Antony Blinken n'a pas exclu une mesure unilatérale tout en précisant qu'elle ne serait pas adoptée sans une coordination avec les "alliés et partenaires" de Washington.
Par ailleurs, la Maison blanche n'a pas démenti la possibilité que Joe Biden se rende en Arabie saoudite dans le but, entre autres, d'obtenir de celle-ci qu'elle augmente sa production pétrolière. Le site d'information Axios a rapporté qu'une telle visite était possible.
(c) Reuters