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Record des prix de l'énergie: le pétrole passe la barre des 110 dollars le baril

cours du petroleCours de clôture: La guerre en Ukraine et les craintes pour l'approvisionnement en matières premières, venant de Russie notamment, ont propulsé les cours du pétrole au plus haut depuis plus d'une décennie mercredi.
Le gaz naturel et l'aluminium ont atteint, eux, de nouveaux records historiques.

La flambée des cours de l'or noir est repartie de plus belle après la décision des pays exportateurs de l'OPEP+, menés par l'Arabie saoudite et la Russie, de ne pas augmenter plus que prévu leur production, malgré l'ascension des cours, qui attise une inflation galopante dans de nombreux pays.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en avril, a grimpé de 6,95% à 110,60 dollars, un sommet depuis avril 2011.

Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en mai a fait un bond de 7,58% à 112,93 dollars atteignant un plus haut depuis 2014.

Le gaz naturel était lui aussi entraîné à la hausse, le TTF néerlandais s'envolant de 36,05% à 165,54 euros le mégawattheure (MWh), après avoir touché 194,715 euros, un sommet historique.

La décision de l'OPEP n'a pas apaisé l'envol des prix causé par les sanctions sur la Russie "parce que la demande de pétrole croit rapidement et l'OPEP n'est déjà pas en mesure d'atteindre ses propres quotas de production dans plusieurs pays", remarque Tamas Varga, de PVM.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine a conduit l'Union européenne et les États-Unis en tête à imposer de fortes sanctions à Moscou, alimentant les craintes de voir les exportations russes d'énergie interrompues.


Le cabinet Energy Aspects a expliqué sur Twitter que la plupart des "majors pétrolières européennes ne touchent pas le pétrole russe et seulement quelques raffineurs et courtiers européens", par crainte d'être rattrapés par les sanctions.

La Russie est le deuxième exportateur de pétrole brut au monde et représente plus de 40% des importations annuelles de gaz naturel de l'Union européenne.

"La guerre en Ukraine entraîne une forte réduction des exportations énergétiques de la Russie, même si celles-ci sont exemptées de sanctions" pour le moment, renchérit Bjarne Schieldrop, analyste de Seb.

L'UE a débranché sept banques russes du système financier international Swift, mais a pour l'instant pris soin d'épargner deux gros établissements financiers très liés au secteur des hydrocarbures.

Le président américain Joe Biden a, lui, assuré mercredi que "rien n'était exclu", en réponse à une question sur une éventuelle interdiction des importations de pétrole russe par les États-Unis. Des élus démocrates et conservateurs font pression sur l'administration Biden pour interdire ces achats d'or noir russe qui représentaient en 2021 8% des importations américaines de produits pétroliers.

Washington a par ailleurs décidé d'interrompre les exportations vers la Russie d'équipements et de technologie nécessaires à l'industrie pétrolière, une manière de s'en prendre à la principale source de revenus du régime de Vladimir Poutine.

Le conflit russo-ukrainien est survenu au moment où les prix du brut grimpaient déjà fortement en raison de l'insuffisance de l'offre et d'une forte reprise de la demande dans le monde.

Et l'annonce de l'Agence internationale de l'énergie mardi de la mise sur le marché de 60 millions de barils tirés des réserves de ses pays membres - dont la moitié débloqués par les États-Unis - n'a pas tempéré les cours.

En outre, l'état des stocks commerciaux hebdomadaires américains, qui ont fondu de 2,6 millions de barils, a encore soutenu les cours si besoin en était. L'administration américaine a en outre puisé dans ses réserves stratégiques pour 2,4 millions de barils et les importations ont fléchi.


Course folle

Les métaux industriels étaient déjà entraînés dans la course folle, "les ruptures d'approvisionnement en provenance de Russie étant de plus en plus probables", souligne Daniel Briesemann, de Commerzbank.

Le géant danois du transport maritime Maersk a annoncé mardi la suspension des nouvelles commandes en provenance et à destination des ports russes, hors denrées alimentaires, médicales et humanitaires.
"Si d'autres compagnies maritimes suivent cet exemple, il sera de plus en plus difficile d'exporter des matériaux depuis la Russie" poursuit l'analyste.

La tonne d'aluminium a atteint mercredi 3.597 dollars sur le marché londonien des métaux de base (London Metal Exchange, LME), un nouveau sommet historique, quand le nickel a battu un nouveau record depuis 2011 à 26.505 dollars la tonne.

En 2021, la Russie était le troisième producteur d'aluminium au monde.

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