Londres: Le géant pétrolier britannique BP chutait de près de 7% lundi matin à la Bourse de Londres, au lendemain de l'annonce de son désengagement du géant russe Rosneft, dont il détenait jusqu'ici une participation de 19,75%, à la suite de "l'agression" de l'Ukraine par la Russie.
Peu après 09H50 GMT, l'action de
BP chutait de
6,74% à 353 pence à la Bourse de Londres. De son côté
Rosneft, dont une partie du capital est également coté sur le marché britannique, s'effondrait de
40,26% à
2,80 dollars.
BP, qui était présent depuis plus de 30 ans en
Russie, a indiqué dans un communiqué dimanche soir que son directeur général Bernard Looney démissionnerait du conseil d'administration de
Rosneft "
avec effet immédiat", de même qu'un autre administrateur nommé par BP, son ancien dirigeant Bob Dudley.
"
L'attaque de l'Ukraine par la Russie est un acte d'agression qui a des conséquences tragiques à travers la région", avait commenté le président du conseil d'administration de BP, Helge Lund.
Cette action militaire "
a conduit le conseil d'administration de BP à conclure (...) que notre engagement dans Rosneft, une entreprise détenue par l'Etat, ne pouvait tout simplement pas continuer".
Le groupe a aussi annoncé se retirer de ses autres activités communes avec
Rosneft en
Russie.
BP était sous pression du gouvernement britannique pour sortir de
Rosneft et sa décision a été immédiatement applaudie par le Premier ministre Boris Johnson, qui a salué dimanche soir sur Twitter la "
bonne nouvelle que BP se joigne à la liste croissante d'organisations et de gouvernements qui isolent la Russie".
La chute de l'action de
BP lundi est finalement "
assez limitée" compte tenu de l'ampleur des provisions pour dépréciations que
BP sera contrainte de passer dans ses comptes, estime Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Alors que la participation de
BP dans
Rosneft était valorisée à 14 milliards de dollars fin 2021, les analystes soulignent qu'il serait difficile pour l'entreprise de vendre ses parts pour une telle somme.
A la suite de son retrait de
Rosneft,
BP a indiqué qu'il passerait une provision dans ses comptes du premier trimestre 2022, qui seront publiés en mai.
Mais pour Mme Streeter, "
les investisseurs estiment que les risques pour la réputation (de BP) s'il continuait à faire des affaires avec la Russie pourraient être plus importants à long terme".
Le géant norvégien de l'énergie Equinor a embrayé lundi, en annonçant cesser ses investissements en
Russie et se désengager de ses joint-ventures dans ce pays en réaction à l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe.
(c) AFPCommenter BP perd 7% à Londres après l'annonce de sa sortie du russe Rosneft
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