Le pétrole se reprend après la chute de lundi, le gaz se replie
Après le bond de la veille en lien avec la vive tension en Ukraine, le prix du gaz naturel TTF (Title Transfer Facility) néerlandais, référence en Europe, reculait peu après 08h30 de 3,23% à 90,00 euros le mégawattheure (MWh).
Lundi les prix du gaz naturel TTF ont brièvement atteint un sommet de plus d'une semaine, à 94,85 euros, avant de plafonner à 92 euros par mégawattheure dans l'après-midi, dans un contexte d'inquiétudes croissantes concernant les approvisionnements russes. Les importations en Europe pourraient être interrompues indéfiniment si le gazoduc Nord Stream 2 était frappé par des sanctions, tandis que l'escalade des tensions en Ukraine pourrait faire augmenter la prime de risque et pousser les prix vers de nouveaux sommets, estiment les analystes de Goldman Sachs.
Les dirigeants occidentaux ont réitéré lundi leurs mises en garde contre une réponse sévère à une éventuelle invasion de l'Ukraine par la Russie, le chancelier allemand, Olaf Scholz ajoutant qu'il était prêt à discuter de l'arrêt du gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne. Il a toutefois également appelé à la prudence, étant donné les niveaux de stockage de gaz naturel dramatiquement bas qui hantent son pays.
Quête d'alternatives
Le Pentagone a indiqué que les États-Unis avaient placé 8500 militaires en état d'alerte. Pendant ce temps, la Commission européenne a discuté avec ses partenaires, notamment l'Azerbaïdjan et les États-Unis, des moyens de stimuler l'approvisionnement en gaz naturel de l'Union européenne. Ailleurs, les nations asiatiques devraient attirer davantage de cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL), en raison du temps plus froid, selon Goldman Sachs.Géant gazier, la Russie possède d'importantes réserves. Affichant une production certes inférieure à celle des États-Unis, le pays représente le premier exportateur mondial et le principal fournisseur de l'Union européenne (UE), environ un tiers du gaz consommé dans l'UE provenant de Russie.
En 2018, derniers chiffres disponibles, la Russie pour le seul gaz représente 40,4% des importations européennes, loin devant la Norvège, deuxième fournisseur (18,1%), et l'Algérie, troisième (11,8%). Ces trois pays représentent plus de deux tiers des importations.
Pétrole en hausse
Emportés lundi par la sévère correction des marchés boursiers, les prix du pétrole repartaient à la hausse, le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du nord pour livraison en mars, le plus échangé à Londres, progressant vers 08h30 de 0,6% à 86,87 dollars, après avoir perdu la veille en soirée 1,84% à 86,27 dollars.Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), également pour échéance en mars, gagnait lui 0,52% à 83,73 dollars, après une chute de 2,14% la veille à 83,31 dollars.
Dans un contexte d'aversion au risque, "le pétrole, qui avait enchaîné les hausses récemment a fini par jeter l'éponge lundi avec le reste des marchés", a expliqué John Kilduff, de la firme de conseil en investissement Again Capital. Les cours du pétrole restent d'ailleurs proches des sommets atteints la semaine dernière, toujours soutenus par les incertitudes sur l'offre.
(c) AFP