L'Opep+ augmente légèrement son objectif de production pour février
Les représentants des treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix alliés via l'accord Opep+ ont convenu "d'ajuster leur niveau total de production de 400.000 barils par jour pour le mois de février 2022", a annoncé l'Opep dans un communiqué à l'issue d'une entrevue rapide et sans surprise.
Les prix du pétrole montaient vers 14H30 GMT (+0,79% à 79,60 dollars pour le Brent, référence européenne du brut), soutenus par les perspectives optimistes de l'Organisation sur la demande. Plusieurs indicateurs montrent par ailleurs que les pays membres ne sont pas tous en mesure d'augmenter leurs extractions, même avec un objectif relativement bas.
En décembre, les producteurs avaient adopté la même cible pour janvier, malgré les inquiétudes autour d'Omicron qui avaient fait flancher les cours, promettant simplement de surveiller de très près le marché.
Impact limité
Pari payant pour le cartel: l'organisation avait ainsi répondu aux craintes de Washington sur les prix à la pompe, s'attirant les remerciements de la Maison Blanche... Alors même que les cours du brut repartaient de plus belle, alimentant une poussée de l'inflation à travers le monde. Et plusieurs analystes s'attendaient à ce que la hausse des prix de l'or noir se poursuive en 2022, variant Omicron ou pas.
"Il y a un consensus de plus en plus large chez les experts scientifiques: l'immunité est de plus en plus répandue" et la demande de pétrole ne devrait donc pas être trop limitée par des nouvelles mesures sanitaires, estime Tamas Varga, analyste chez PVM.
Dans le même sens, les analystes de l'Opep ont affirmé aux 13 pays membres et à leurs dix partenaires lors d'une réunion technique lundi que les conséquences d'Omicron sur la demande seraient modérées.
De quoi doper l'appétit des investisseurs pour le brut, même si "l'Agence internationale de l'Energie prévient qu'il va y avoir un surplus d'or noir dans les premiers mois de 2022", souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.
Relance difficile
"Il faut bien se souvenir qu'une hausse du seuil de production autorisé n'est pas la même chose qu'une réelle augmentation", souligne dans une note Bjarne Shieldrop, analyste chez SEB, qui remarque que plusieurs pays peinent déjà à augmenter leurs extractions.
"Le Nigeria et l'Angola sont les deux exemples les plus évidents, mais il est important de noter que la Russie n'a pas non plus accru sa production en décembre, signe qu'elle pourrait déjà avoir atteint sa capacité maximale", souligne-t-elle.
Moscou, qui fait partie des producteurs qui se sont alliés à l'Opep dans le cadre de l'Opep+, pèse autant que l'Arabie saoudite sur le marché du brut.
Autre poids lourd en difficulté, l'Iran, dont les exportations sont limitées par les sanctions américaines.
Et tandis que les pourparlers ont repris fin novembre à Vienne entre Téhéran et les Occidentaux pour tenter de faire revenir les États-Unis dans l'accord sur le nucléaire, avec à la clé pour la République islamique une levée des mesures punitives, le marché semble pour l'instant sceptique sur le retour des barils iraniens.
"Un échec (des négociations) mènerait à de nouvelles sanctions mais également à une remontée des tensions au Moyen-Orient et dans le Golfe", ce qui pourrait encore faire monter les prix, avertit M. Shieldrop.
A la veille du sommet de mardi, l'Opep a nommé un nouveau secrétaire général: le Koweïtien Haitham Al-Ghais, vétéran du secteur, succédera en août et pour trois ans au Nigérian Mohammed Barkindo.
En poste depuis 2016, c'est sous la houlette de M. Barkindo que l'Opep a repris son statut de meneur du marché du brut grâce à l'alliance Opep+.
"Alors qu'un autre chapitre débute avec la nouvelle année, souvenons-nous avec fierté de ce que nous avons accompli par le biais de cette coopération historique", s'est félicité M. Barkindo.
La prochaine réunion de l'Opep+ est prévue pour le 2 février.
(c) Afp