Vers une nouvelle légère hausse de la production de pétrole de l'Opep+
En décembre, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés via l'accord Opep+ avaient déjà décidé de relever la production, malgré les inquiétudes autour d'Omicron qui avaient fait flancher les cours.
Mardi vers 10h45, le prix du pétrole de Brent, référence européenne du brut, s'inscrivait en hausse de 15% par rapport à son niveau d'avant la réunion de décembre, et s'échangeait pour 79,30 dollars.
Plusieurs analystes s'attendent à ce que les prix du brut grimpent encore en raison de l'augmentation trop lente des extractions d'or noir pour répondre à la demande.
Impact limité
"Il y a un consensus de plus en plus large chez les experts scientifiques: l'immunité est de plus en plus répandue, que ce soit à travers les vaccinations ou les contaminations, et cela va considérablement limiter l'effet du virus dans les prochains mois", estime Tamas Varga, analyste chez PVM.
De quoi doper l'appétit des investisseurs pour le brut, même si "l'Agence internationale de l'Energie prévient qu'il va y avoir un surplus d'or noir dans les premiers mois de 2022", souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste chez SwissQuote.
Dans le même sens, les analystes de l'Opep ont affirmé aux 13 pays membres et à leurs dix partenaires lors d'une réunion technique lundi que les conséquences d'Omicron sur la demande seraient modérées.
Mardi, les représentants des 23 pays se retrouveront, tout d'abord au sein du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) à 13H00 heure de Paris et de Vienne, siège de l'Organisation (12H00 GMT), avant la rencontre plénière par visioconférence une heure plus tard.
"Je m'attends à ce que le groupe s'en tienne à son plan" adopté en mai 2021 "et augmente sa production de 400'000 barils quotidiens en février", estime Giovanni Staunovo, analyste chez UBS.
Relance difficile
En réalité, l'Opep+ a du mal à parvenir à un tel volume. "Il faut bien se souvenir qu'une hausse du seuil de production autorisé n'est pas la même chose qu'une réelle augmentation", souligne dans une note Bjarne Shieldrop, analyste chez SEB, qui remarque que plusieurs pays peinent déjà à augmenter leurs extractions.
"Le Nigeria et l'Angola sont les deux exemples les plus évidents, mais il est important de noter que la Russie n'a pas non plus accru sa production en décembre, signe qu'elle pourrait déjà avoir atteint sa capacité maximale", souligne-t-elle.
La Russie, qui fait partie des producteurs qui se sont alliés à l'Opep dans le cadre de l'Opep+, pèse autant que l'Arabie saoudite sur le marché du brut.
Autre poids lourd en difficulté, l'Iran, dont les exportations sont limitées par les sanctions américaines.
Et tandis que les pourparlers ont repris fin novembre à Vienne entre Téhéran et les Occidentaux pour tenter de faire revenir les États-Unis dans l'accord sur le nucléaire, avec à la clé pour la République islamique une levée des mesures punitives, le marché semble pour l'instant sceptique sur le retour des barils iraniens.
"Un échec (des négociations) mènerait à de nouvelles sanctions" mais également à une remontée des tensions au Moyen-Orient et dans le Golfe", ce qui pourrait encore faire monter les prix, avertit M. Shieldrop.
A la veille du sommet de mardi, l'Opep a nommé un nouveau secrétaire général: le Koweïtien Haitham Al-Ghais, vétéran du secteur, succédera en août et pour trois ans au Nigérian Mohammed Barkindo.
En poste depuis 2016, c'est sous la houlette de M. Barkindo que l'Opep a repris son statut de meneur du marché du brut grâce à l'alliance Opep+.
"Alors qu'un autre chapitre débute avec la nouvelle année, souvenons-nous avec fierté de ce que nous avons accompli par le biais de cette coopération historique", s'est félicité lundi M. Barkindo.
(c) Afp