Hypervolatil après la décision de l'Opep+, le pétrole repart de l'avant
Le prix du baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en février a gagné 1,16% à 69,67 dollars.
À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour le mois de janvier a avancé de 1,41% à 66,50 dollars.
Le temps fort de la journée a incontestablement été jeudi le sommet des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs alliés via l'accord OPEP+.
Le groupe de producteurs emmené par l'Arabie saoudite et la Russie a décidé d'augmenter en janvier sa cible d'offre conjointe de 400.000 barils par jour, comme il le fait chaque mois depuis juillet 2021.
Les investisseurs s'attendaient au contraire à un gel des augmentations du fait de la détection du nouveau variant du Covid-19, menace pour la demande d'or noir.
Dans un marché très volatil depuis la fin de la semaine dernière, les cours ont donc temporairement plongé de près de 5%.
Les deux contrats de référence de part et d'autre de l'Atlantique ont alors touché respectivement 65,72 dollars et 62,43 dollars, des plus bas depuis le 23 août, alors qu'ils gagnaient près de 3% en début de journée.
"Le marché est extrêmement volatil. Il essaye de trouver un équilibre avec très peu d'informations car il y a beaucoup d'incertitudes quant à l'impact du variant sur la demande", a indiqué Andrew Lebow, de Commodity Research Group.
Il estime que, même si certains analystes misaient sur une pause de l'OPEP+ dans l'augmentation de sa production, le marché avait anticipé dans l'ensemble que le groupe des pays producteurs maintiendrait le cap d'une hausse de 400.000 b/j au moins en janvier.
"Il y a eu un mouvement de +vendre sur la rumeur-acheter sur la nouvelle", a poursuivi le spécialiste, expliquant que les cours du brut avaient chuté considérablement depuis trois semaines.
Avant le sommet, "je n'ai jamais entendu les ministres de l'Arabie saoudite et de la Russie, qui ont une influence surdimensionnée au sein du groupe à cause du volume de leur production, indiquer qu'ils n'allaient pas accroître la production". "Si vous écoutez ce qu'ils disent, c'est ce qui va se passer", a résumé l'analyste.
Il estime, en termes politiques, que l'Arabie saoudite a pu écouter les appels de l'administration Biden "à au moins ne pas réduire la production". "Je suis sûr qu'ils avaient beaucoup de pression et c'est probablement un bon geste politique de leur part", a souligné M. Lebow.
Pour Benjamin Louvet, analyste chez OFI AM, "malgré les hausses de production de l'organisation déjà actées pour les mois passés, les pays producteurs peinent à faire repartir leurs volumes d'extraction".
"On pourrait donc au final constater dans les semaines à venir que même si le seuil de production a été relevé, il n'est pas en réalité atteint par les pays producteurs", reprend-il auprès de l'AFP.
A moyen terme, les spécialistes de JPMorgan Commodities, qui publiaient leurs perspectives jeudi lors d'une conférence téléphonique, prévoyaient que la demande mondiale de pétrole dépasserait celle de 2019 en mars prochain et que le prix moyen du pétrole atteindrait 88 dollars le baril en 2022 et 83 dollars en 2023.
JPMorgan Commodities n'envisageait par ailleurs qu'avec "une très faible probabilité un accord avec l'Iran en 2022", alors que des discussions se tiennent à Vienne.
L'Iran a fait deux propositions sur une levée des sanctions au troisième jour des discussions pour un accord sur son programme nucléaire.
De leur côté, les États-Unis ne sont pas très optimistes, mais "il n'est pas trop tard" pour parvenir à un accord, a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
(c) AFP