Chevron veut tripler ses investissements dans les énergies moins polluantes
Comme son concurrent ExxonMobil, Chevron a été bousculé fin mai par ses actionnaires, qui ont notamment demandé à ce que l'entreprise réduise les émissions de gaz à effet de serre de ses produits tout au long de leur cycle de vie.
Le groupe doit présenter dans la journée une nouvelle stratégie sur sa "transition énergie".
Chevron s'est fixé plusieurs objectifs pour 2030, dont l'augmentation de la production de gaz naturel renouvelable, issu de la décomposition de résidus organiques, et celle de carburants d'origine non fossile.
Chevron souhaite aussi augmenter sa production d'hydrogène et participer, via des partenariats, à des projets de capture de carbone, détaille le communiqué.
La major pétrolière prévoit de consacrer 2 milliards à la réduction de l'intensité carbone de ses opérations, soit le rapport entre ses émissions de CO2 et la production de l'entreprise.
Chevron n'a toutefois donné aucun objectif chiffré sur ce point, quand plusieurs groupes européens comme TotalEnergies et BP se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
Les sommes destinées aux nouvelles activités censées dégager moins d'émissions que le pétrole restent aussi bien inférieures à celles destinées aux hydrocarbures: le groupe avait indiqué fin 2020 vouloir consacrer entre 14 et 16 milliards de dollars par an d'ici 2025 aux dépenses d'investissement.
Le groupe ne prévoit pas par ailleurs de se lancer dans les énergies solaires ou éoliennes.
"Les carburants renouvelables, l'hydrogène et le captage du carbone ciblent des clients tels que les compagnies aériennes, les sociétés de transport et les producteurs industriels", a souligné Jeff Gustavson, responsable de Chevron New Energies, dans le communiqué.
"Ces secteurs de l'économie ne sont pas facilement électrifiés et les clients recherchent des carburants à faible teneur en carbone et d'autres solutions pour réduire les émissions de carbone", a-t-il ajouté.
Pour Mark van Baal de l'ONG Follow This, l'auteur de la résolution demandant à Chevron de réduire les émissions de ses produits, le fait que Chevron ne s'engage pas spécifiquement sur ce point est une déception.
"Ils pensent encore que réduire les émissions indirectes de leurs produits n'est pas de leur responsabilité", a-t-il déploré auprès de l'AFP.
(c) AFP