Sommet expéditif pour l'Opep+ qui continue à augmenter modestement son offre
L'OPEP+ "confirme à nouveau (...) l'ajustement à la hausse de la production globale mensuelle de 400.000 barils par jour pour le mois d'octobre", a indiqué le groupe dans un communiqué publié sur son site peu avant 16H00 GMT (18H00 à Paris et à Vienne, où siège l'OPEP).
"Si les effets de la pandémie de Covid-19 continuent de susciter une certaine incertitude, les fondamentaux du marché se sont renforcés", précise l'OPEP+.
Adaptée à une demande convalescente, l'ouverture progressive du robinet d'or noir permet également "de préserver la cohésion entre les principaux membres de l'alliance, en mettant un frein aux drames politiques qui ont émaillé les réunions clés dans un passé récent", avait commenté auparavant Han Tan, analyste d'Exinity.
Front presque uni
Le marché attendait de savoir si l'OPEP+, dont l'histoire est émaillée de guerres intestines, allait présenter un front uni après le psychodrame du début de l'été lorsque les Emirats arabes unis avaient crié publiquement à "l'injustice".Abou Dhabi, qui militait pour un relèvement de la base de calcul de son quota de production de brut, avait finalement eu gain de cause: sa part, tout comme celle de plusieurs autres pays (Irak, Koweït, Arabie saoudite et Russie), a ensuite été ajustée à la hausse, une révision qui prendra effet en mai 2022.
Si la courte durée de la réunion de mercredi témoigne d'un consensus vite obtenu, le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak, en charge de l'Energie, aura joué le rôle de franc-tireur un peu plus tôt dans la journée, ménageant le suspense sur son issue.
M. Novak, cité par l'agence Interfax, a en effet indiqué que la Russie était en mesure d'augmenter sa production au-delà de son quota, provoquant un coup d'arrêt à la timide hausse des cours du brut engagée depuis le début de journée.
Fin de non-recevoir
En maintenant sa prudente stratégie, les vingt-trois protagonistes n'auront ni déjoué les prévisions des analystes ni cédé aux pressions de Washington.La Maison Blanche a indirectement appelé à une augmentation plus importante de la production du cartel afin de limiter la hausse des cours, qui pèse sur le prix de l'essence des Américains.
Le conseiller américain à la Sécurité nationale Jake Sullivan avait expliqué le 11 août que le cartel n'en faisait "pas assez" pour doper la production de pétrole, menaçant le redressement économique et les prix à la pompe.
Mais d'autres facteurs ont prévalu au sein du cartel, notamment le regain de la pandémie lié à la souche Delta du Covid-19, en Inde au printemps et dans une moindre mesure en Chine au cours de l'été.
En guise d'incitation supplémentaire à ne pas rouvrir trop tôt ni trop vite les vannes, les deux cours de référence du brut ont connu en août leur pire mois depuis octobre 2020.
Le Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. et le WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. accueillaient avec calme la décision de l'OPEP+, reculant d'environ 0,50% vers 16H15 GMT.
L'OPEP+ se réunira de nouveau le 4 octobre, précise enfin le communiqué.
(c) AFP