Le pétrole en hausse malgré l'appel du pied de la Maison Blanche à l'Opep
Le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en octobre a conclu en hausse de 1,14% à 71,44 dollars à Londres, par rapport à la clôture de mardi.
A New York, le baril américain de WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. pour le mois de septembre a augmenté de 1,40% à 69,25 dollars.
L'OPEP+ n'en fait "pas assez" et menace la reprise de l'économie mondiale et les prix à la pompe, a tancé le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jake Sullivan.
"La hausse des coûts de l'essence, si elle n'est pas maîtrisée, risque de nuire à la reprise mondiale en cours", a-t-il affirmé dans une déclaration obtenue par l'AFP.
Les membres de l'OPEP+ n'augmentent que modestement leur production depuis le début de l'année après l'avoir drastiquement coupée l'an dernier, une action qui soutient les prix du brut.
"Le marché a le sentiment que l'OPEP a déjà décidé d'augmenter sa production de 400.000 barils par jour chaque mois pendant 14 mois", notait Andy Lipow de Lipow Oil Associates. Selon lui, le cartel "est encore inquiet du fait que le variant Delta puisse contraindre à des confinements et impacter négativement la demande de brut".
"Je ne pense pas qu'ils vont répondre à cet appel", estimait l'analyste, relevant que si le président Donald Trump n'hésitait pas s'adresser à l'OPEP directement, l'administration Biden est passée par un conseiller. "Ce n'est pas venu du sommet, les mots n'ont pas été dictés par le président américain lui-même, cela fait une différence", ajoutait-il.
Pour John Kilduff d'Again Capital, l'initiative de la Maison Blanche était à la fois compréhensible, vu les craintes d'inflation, mais ambiguë.
"Le prix de l'essence est important en politique. Rien ne fâche plus les consommateurs que devoir payer 100 dollars pour faire le plein de son SUV", a-t-il ajouté alors que le prix de l'essence à la pompe s'inscrit en moyenne, selon AAA, à 3,18 dollars le gallon, un dollar de plus qu'il y a un an.
Selon cet analyste, la position du gouvernement Biden est en porte-à-faux "alors que cette administration n'a pas une attitude favorable envers l'industrie pétrolière" aux États-Unis.
Cette baisse des cours s'est renversée progressivement à la publication par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) de l'état des réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis pour la semaine passée, en légère baisse de 450.000 barils à 438,8 millions de barils.
Ce recul, moindre que les prévisions des analystes, est cohérent avec les chiffres annoncés la veille par la fédération qui regroupe les professionnels du secteur pétrolier dans le pays, l'American Petroleum Institute (API).
Les stocks d'essence se sont également repliés la semaine passée aux États-Unis, toujours selon l'EIA, signe encourageant pour la demande du premier consommateur de brut.
(c) AFP