Les actionnaires d'ExxonMobil appelés à voter indirectement sur le climat
Engine N°1 a lancé fin 2020 une campagne appelant ExxonMobil à évoluer rapidement, notamment en dépensant moins pour de nouveaux projets pétroliers et gaziers et en envisageant plus sérieusement les énergies alternatives, comme l'ont fait d'autres grands groupes du secteur comme Shell ou Total.
Pour appuyer cette stratégie, le groupe a proposé la nomination de quatre nouveaux membres au conseil d'administration.
Engine N°1 est appuyé dans sa démarche par les trois plus grands fonds de pension américains CalSTRS, CalPERS et New York State Common.
Les cabinets ISS et Glass Lewis, qui donnent des recommandations de vote aux actionnaires, ont conseillé de voter en faveur de respectivement trois et deux des candidats proposés par Engine N°1.
BlackRock, Vanguard et State Street, qui détiennent ensemble environ 20% des voix, n'ont pas souhaité partager publiquement leurs votes avant l'assemblée générale.
Sous pression, ExxonMobil a promis dès fin 2020 d'accentuer ses efforts pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre au cours des cinq prochaines années et a annoncé en février la création d'une filiale consacrée aux énergies moins polluantes.
Mais le groupe ne prévoit d'y consacrer que 3 milliards de dollars d'ici 2025, ce qui est peu par rapport à ses dépenses annuelles d'exploration pétrolière et gazière. Et il met surtout l'accent sur les techniques de capture et stockage du carbone, contestées par certains activistes.
Le groupe a aussi nommé à son conseil d'administration Jeffrey Ubben, co-fondateur d'une société d'investissement qui promeut des pratiques prenant mieux en compte l'environnement. Et dans un message lundi, il s'est engagé à nommer dans les douze prochains mois un autre membre avec une expérience liée au climat.
ExxonMobil était encore en 2013 le groupe privé valant le plus cher en Bourse au monde. Mais son étoile a depuis pâli et le groupe a été sorti fin 2020 de l'indice vedette Dow Jones. Touché de plein fouet par la chute de la demande en énergie au plus fort de la pandémie, le groupe a perdu 22 milliards de dollars en 2020.
(c) AFP