Les actionnaires de Shell valident sa stratégie climatique, les ONG critiques
Elle fixe des objectifs mais ne passe pas par l'abandon programmé des hydrocarbures qui représentent la majorité de ses profits, alors même que l'Agence internationale de l'énergie affirme mardi que le secteur doit arrêter tout projet d'exploration pour garder le réchauffement climatique sous contrôle.
Lors de l'assemblée générale du groupe anglo-néerlandais, près de 89% des actionnaires ont validé ce plan, selon un communiqué.
Une autre résolution, portée par l'organisation environnementale Follow This, et qui demandait à Shell de se donner des objectifs plus ambitieux, n'a elle été soutenue que par un peu plus de 30% des votes.
La direction de Shell avait demandé à ses actionnaires de voter contre cette résolution dissidente, estimant qu'elle était "redondante" par rapport à la sienne.
"Ce vote des actionnaires sur notre stratégie de transition énergétique est une première pour une entreprise énergétique et nous sommes heureux que les actionnaires aient démontré leur fort soutien", se félicite Ben van Beurden, directeur général du groupe.
Il ajoute prendre "note" du résultat concernant l'autre résolution. "Nous allons chercher à comprendre pourquoi des actionnaires ont voté comme ils l'ont fait", surtout ceux qui se sont prononcés en faveur des deux résolutions, souligne-t-il, promettant de revenir vers les investisseurs dans les six mois.
Shell avait dévoilé en février les détails de sa stratégie pour devenir neutre en carbone, via des investissements dans les nouvelles énergies et une réduction de sa dépendance au pétrole.
Il prévoit une baisse de 1 à 2% de sa production de pétrole chaque année. Shell avait précédemment précisé que le pic de sa production de pétrole avait été atteint en 2019, soit avant que la pandémie ne vienne porter un coup très dur au marché pétrolier.
En outre, il entend réduire progressivement son intensité carbone nette, c'est-à-dire les émissions de CO2 sur la totalité de l'énergie produite, d'un montant de 6 à 8% d'ici 2023, 20% d'ici 2030, 45% d'ici 2035 et totalement (100%) d'ici 2050.
Pour tenir ses engagements, il va renforcer sa présence dans la technologie consistant à capturer le carbone, contestée car devant encore faire ses preuves.
Il va aussi avoir recours à des mécanismes de compensation, également critiqués par les ONG car ne se traduisant pas par une réduction de l'extraction d'hydrocarbures mais par le financement de projets verts pour équilibrer ces émissions.
(c) AFP