Shell revient dans le vert grâce au rebond des cours pétroliers
Il avait essuyé une perte de 24 millions de dollars à la même période de 2020 au début de la crise sanitaire, et de 21,7 milliards pour l'ensemble de l'exercice écoulé, rappelle le groupe anglo-néerlandais dans un communiqué.
Shell a bénéficié comme l'ensemble du secteur du net rebond des prix pétroliers depuis leur effondrement en mars et avril 2020, quand le baril américain était brièvement tombé en territoire négatif, du jamais vu.
Les concurrents de Shell, le britannique BP et le français Total ont également publié de confortables bénéfices pour le premier trimestre.
Shell précise que son profit a été dopé en outre par des gains de 1,4 milliard de dollars grâce à des cessions d'actifs.
En parallèle, le groupe a passé une charge de 200 millions de dollars liée à une vague de froid au Texas, qui a perturbé ses activités dans la région.
"Shell a connu un solide début d'année, générant plus de 8 milliards de trésorerie sur le trimestre", souligne le directeur général Ben van Beurden, cité dans le communiqué.
Il affirme que le modèle de Shell, dont un des points forts est le gaz naturel, lui permet d'être "idéalement placé pour profiter de la reprise de la demande".
Au total, sa production a progressé de 4% à 3,5 millions de barils équivalent pétrole par jour.
Shell annonce en outre comme prévu une hausse de son dividende au premier trimestre, par rapport au quatrième trimestre, après avoir décidé de le réduire au plus fort de la crise sanitaire pour la première fois depuis les années 1940.
Le groupe précise que sa dette nette a été réduite à 71,3 milliards de dollars. Il a pour objectif de la ramener à 65 milliards, ce qui lui permettra alors de reverser à ses actionnaires environ 20 à 30% des flux de trésorerie qu'il dégagera.
"Si le déploiement des vaccins continue à marcher et que l'économie se reprend, Shell devrait atteindre son objectif relativement rapidement", souligne William Ryder, analyste chez Hargreaves Lansdown
Mais, "nous ne sommes pas encore sortis d'affaire et une économie en bonne forme est nécessaire pour soutenir les prix du pétrole et du gaz et permettre au dividende de continuer à progresser", selon lui.
Lors d'une conférence en ligne, la directrice financière de Shell, Jessica Uhl, a estimé que les perspectives pour la demande d'hydrocarbures sont "contrastées" mais que "dans l'ensemble, la tendance va dans la bonne direction".
"En Chine la demande a été solide mais elle est plus faible dans d'autres parties du monde" comme en Inde et au Brésil, des pays durement touchés par la crise sanitaire. En outre, "l'aviation n'a pas récupéré ses niveaux d'avant la pandémie", a-t-elle précisé.
Le groupe a par ailleurs dévoilé en début d'année les détails de sa stratégie pour devenir neutre en carbone, via des investissements dans les nouvelles énergies et une réduction de sa dépendance au pétrole.
Il prévoit une baisse de 1 à 2% de sa production de pétrole chaque année. Shell avait précédemment précisé que le pic de sa production de pétrole a été atteint en 2019, soit avant que la pandémie ne vienne porter un coup très dur au marché pétrolier.
Shell rappelle enfin qu'il est le premier groupe énergétique à soumettre sa stratégie "verte" aux actionnaires qui se prononceront avec un vote consultatif lors de la prochaine assemblée générale.
(c) AFP