Le brut reste en hausse, regain d'optimisme prudent sur la crise grecque
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 111,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 17 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet, qui arrivait aujourd'hui à expiration, progressait de 30 cents à 93,56 dollars.
"Les mouvements des cours sont largement techniques: l'affaiblissement du dollar incite les opérateurs à revenir sur le marché, et cette dynamique devrait perdurer si l'euro continue de monter face au billet vert", expliquait David Morrison, analyste de la société de courtage GFT Financial.
Face à un euro revigoré par un regain de confiance des investisseurs sur la Grèce, la sensible dépréciation du dollar contribuait à rendre plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
"L'issue de la crise grecque est reportée pour encore quelques semaines, cela renforce de façon temporaire l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés risqués", dont les matières premières, observait M. Morrison.
Les ministres des Finances de la zone euro ont décidé de se retrouver le 3 juillet pour établir les grandes lignes d'un nouveau plan de soutien financier à Athènes.
Cependant, la prudence restait de mise, entretenant la volatilité du marché, et "la nervosité devrait perdurer avant l'épreuve de force au Parlement" grec, tempérait Filip Petersson, analyste de la banque suédoise SEB.
Alors qu'une nouvelle aide européenne est conditionnée à l'adoption en Grèce de mesures d'austérité supplémentaires, le gouvernement grec, aux prises avec un fort mouvement de contestation populaire, reste dans une position politique fragile et devait mardi soir passer l'obstacle d'un vote de confiance du Parlement.
"Il est sûr qu'un résultat négatif sur le vote de confiance provoquerait une onde de choc pour les marchés", mais "un résultat favorable, qui reste le scénario le plus attendu, devrait conforter la confiance des investisseurs", commentait M. Petersson.
L'optimisme du marché était par ailleurs tempéré par le baromètre Zew, indicateur de la confiance des milieux financiers allemands, qui a chuté plus fort que prévu en juin, témoignant de craintes sur un ralentissement économique du pays.
Les investisseurs continuaient par ailleurs de s'interroger sur la vigueur de la reprise aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut, après une longue série d'indicateurs macroéconomiques décevants.
Dans ce contexte, les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) sur l'état des réserves américaines, baromètre de la demande américaine, seront particulièrement surveillés mercredi.