Pour sa stratégie climat, ExxonMobil mise sur le stockage du carbone
L'entreprise, qui a lancé début février une filiale dédiée aux énergies moins polluantes, a répété qu'elle "se concentrerait dans un premier temps" sur ces technologies (dit CCS en anglais), qui consistent à capter le CO2 produit par des activités industrielles et à le réinjecter dans des réservoirs géologiques hermétiques pour l'y stocker définitivement.
ExxonMobil y travaille depuis plus de 30 ans et affirme avoir effectué 40% du captage déjà réalisé dans le monde. Il estime que ce marché pourrait représenter environ 2000 milliards de dollars en 2040.
Négociant le tournant des impératifs du changement climatique, ExxonMobil avait déjà annoncé au quatrième trimestre son intention de diminuer de 15% à 20% les émissions de ses activités d'exploration et d'exploitation du pétrole d'ici 2025 par rapport à 2016.
L'accent mis sur les techniques de CCS pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris sur le climat, qui vise à contenir la hausse des températures en dessous de 2 degrés, ne va pas forcément emporter l'assentiment des défenseurs de l'environnement.
Engine N°1, un actionnaire activiste d'ExxonMobil qui estime que la major pétrolière devrait envisager plus sérieusement les énergies alternatives, avait ainsi tweeté dès mardi soir: "Il y a peu de chances, voire aucune, que la capture du carbone permette à ExxonMobil ou à tout autre grand pétrolier d'éviter d'avoir à transformer son activité à long terme si le rythme de la décarbonisation mondiale s'accélère conformément aux objectifs de l'accord de Paris".
Les techniques de CCS intéressent vivement les industriels, dont les producteurs d'hydrocarbures, mais se heurtent encore à de nombreux obstacles techniques et financiers. Les ONG de défense de l'environnement sont depuis longtemps sceptiques face au risque de fuite du CO2 ou au fait que cela justifie la poursuite des émissions.
(c) AFP