L'Opep+ choisit d'augmenter prudemment sa production d'or noir
"À partir de janvier 2021", les pays signataires de l'accord OPEP+ "ont décidé d'ajuster volontairement leur production de 0,5 million de barils par jour (mbj MBJ Abréviation de Million(s) de Barils (de pétrole brut) par Jour, sachant qu'un baril équivaut environ à 159 litres soit 42 gallons américains.)", a indiqué l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans un communiqué diffusé à l'issue d'un réunion interministérielle avec ses alliés qui s'est tenue par visioconférence.
Les pays producteurs n'ont pas pour autant abandonné ce dernier objectif, précisant qu'ils l'atteindraient de façon progressive et non abrupte, pour mieux s'aligner sur une demande qui repart moins vite du fait de la deuxième vague.
Pour ce faire, les membres de l'OPEP+ ont convenu de se retrouver à chaque début de mois à partir de janvier afin "d'évaluer les conditions du marché et décider des ajustements de la production pour le mois suivant", est-il écrit dans le communiqué.
'Négociations difficiles'
Ce suivi attentif permettra "d'être plus précis et de répondre aux demandes du marché en tenant compte des facteurs, positifs et négatifs, qui l'affectent à chaque moment", a expliqué le vice-Premier ministre russe chargé du secteur énergétique, Alexandre Novak, à l'occasion d'une conférence de presse en ligne après la réunion.L'obtention de cet accord ne s'est pas fait sans peine, en témoigne le report de la réunion, initialement prévue mardi. M. Novak a évoqué des "négociations difficiles" quand son homologue saoudien Abdel Aziz ben Salmane, chef de file du cartel, a préféré souligner la nature consensuelle de la décision trouvée à vingt-trois.
L'ouverture progressive du robinet d'or noir en fonction de la demande et des prix est au coeur de la stratégie de l'alliance cette année, et traduit ici le compromis entre d'un côté les pays qui souhaitaient prolonger les réductions actuelles, de l'autre ceux qui voulaient suivre les étapes du calendrier en vigueur.
L'effort consenti au cours des derniers mois, pénible pour les finances de tous, a montré son efficacité pour les producteurs puisqu'il a contribué à la reprise des cours du brut depuis les abîmes visitées fin avril.
Prix en convalescence
Les marchés ont accueilli plutôt positivement cette décision: les deux cours de référence - le Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de mer du Nord et le WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. américain - ont clôturé jeudi en hausse de près de 1%, à respectivement 48,71 et 45,64 dollars le baril.Mais la remontée récente des cours - de l'ordre de 25% sur le seul mois de novembre pour les deux références, soit le meilleur mois depuis mai - a changé la donne. Cette remontée est portée par l'espoir de campagnes de vaccination massives contre le Covid-19, perspective de retour "à la normale" de la demande de pétrole.
L'alliance a également rappelé l'importance des compensations de la production de certains pays qui excèdent leurs quotas, comme récemment l'Irak ou encore le Nigeria. Ceux-là ont toutefois bénéficié d'un nouveau sursis: il leur est désormais laissé jusqu'à la fin du mois de mars pour se mettre en règle.
Le cartel doit également surveiller les niveaux de production des trois membres exemptés de coupes, dont certains sont amenés à croître: c'est le cas de la Libye actuellement et peut-être de l'Iran dans un futur proche, en cas d'assouplissement des sanctions américaines à son endroit.
(c) AFP