L'Opep remet à mardi ses discussions sur les coupes de production d'or noir
La réunion des treize membres du cartel, qui avait débuté vers 13H30 GMT, "a été ajournée", a précisé un communiqué de l'organisation publié sur son site peu avant 18H00 GMT.
"Les délégations des pays membres se réuniront à nouveau demain (1er décembre) pour de nouvelles délibérations", est-il ensuite indiqué.
"Certains pays s'opposent à la prolongation de l'accord sur la réduction de la production (...), il sera difficile de parvenir à un accord", avait-il poursuivi.
Si la deuxième réunion de mardi, prévue avec les dix alliés de l'OPEP+, dont la Russie, ne s'annonce pas beaucoup plus simple, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, cité par l'agence Ria Novosti, a estimé plus tôt dans la journée que les désaccords actuels au sein de l'alliance n'étaient pas comparables à ceux du mois de mars en termes de gravité.
Choc "sans précédent"
A l'issue du premier sommet de l'année 2020, qui avait eu lieu au siège de l'organisation, en Autriche, la Russie et l'Arabie saoudite étaient reparties de Vienne dos à dos et s'étaient engagées l'espace d'un mois dans une guerre des prix fratricides.La crise sanitaire "continue d'avoir des répercussions négatives sans précédent sur l'économie mondiale et, par conséquent, sur les marchés de l'énergie", a d'ailleurs souligné le ministre algérien de l'Energie, Abdelmadjid Attar, qui assure la présidence tournante du cartel, en amont de la réunion lundi.
Pour enrayer la chute des cours, le groupe de producteurs utilise sa principale arme en s'astreignant à des coupes drastiques dans sa production d'or noir, afin de l'adapter à un niveau de demande qui a fondu.
Selon l'accord en vigueur décidé en avril, le retrait actuel du marché de 7,7 millions de barils par jour doit être ramené à 5,8 millions à compter de janvier 2021, mais la plupart des observateurs tablaient sur un report de trois, voire six mois, la deuxième vague de Covid-19 n'ayant pas à l'époque été anticipée.
"
Effort pénible
La plupart des investisseurs pensaient que le report de l'augmentation de la production de l'OPEP était une affaire conclue. La réalité est loin d'être aussi claire", a réagi Bjornar Tonhaugen, analyste de Rystad."Ce qui l'était en revanche, c'est que certains membres sont loin d'être enchantés par cette perspective", a-t-il ajouté. Au premier rang desquels les Emirats arabes unis qui reviennent ces jours-ci dans les commentaires des observateurs de marché.
La récente remontée des prix du brut - de l'ordre de 25% depuis le début du mois -, portée par les annonces de laboratoires pharmaceutiques comme AstraZeneca, Pfizer/BioNTech ou Moderna à propos d'un prochain vaccin contre le Covid-19, incite en effet certains participants à voir plus proche le bout du tunnel et donc à s'accrocher au calendrier en vigueur.
D'autant que les coupes volontaires représentent un effort pénible pour les recettes des producteurs, même si ces réductions ont contribué à faire repartir les prix à la hausse.
Mais l'impact des campagnes massives de vaccination, véritable planche de salut pour faire repartir l'activité économique, les déplacements et donc la consommation d'or noir, ne devrait pas se faire sentir avant des mois.
Dans le rouge en début de journée, les cours des deux références du brut, le Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de mer du Nord et le WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. américain, creusaient leurs pertes peu après la fin de la réunion.
(c) AFP