Victime du plongeon du baril, ExxonMobil subit une perte
La major a enregistré une perte nette de 680 millions de dollars (623 millions de francs) entre juillet et septembre, alors qu'elle avait gagné 3,2 milliards sur la même période en 2019.
Son chiffre d'affaires a reculé de 29% pour s'élever à 43,7 milliards de dollars, détaille un communiqué publié vendredi.
Le groupe a notamment taillé dans ses effectifs: en annonçant jeudi la suppression d'environ 1.900 emplois aux États-Unis, il a estimé que le nombre de ses employés dans le monde allait baisser de 15% d'ici fin 2022 comparé à fin 2019.
Il a aussi revu ses coûts en nette baisse.
Economies réalisées tantôt
Le groupe dit être en bonne voie pour atteindre la réduction de ses dépenses d'investissement en 2020, de l'ordre de 23 milliards de dollars à 33 milliards, annoncée en avril, grâce à une mise en oeuvre plus efficace de ses opérations, à des tarifs moins élevés et à un ralentissement du rythme des projets.Et il s'attend maintenant à ne débourser que 16 à 19 milliards de dollars en 2021.
La consommation d'or noir a lourdement chuté dans le monde depuis le début de la pandémie et des mesures de restriction qui l'ont accompagnée, réduisant drastiquement les transports en avion et freinant l'activité de nombreuses entreprises.
Le prix du baril de pétrole coté à New York a évolué aux alentours de 41 dollars en moyenne entre juillet et septembre, contre 56 dollars sur la même période en 2019, et les marges sur les produits raffinés ont beaucoup baissé.
Répondant à la baisse de la demande, le groupe n'a produit en moyenne que 3,7 millions de barils par jour sur le trimestre, une baisse de 6% par rapport à la même période en 2019.
Ses marges sur les produits raffinés ont aussi nettement baissé.
ExxonMobil a aussi fait face à un trimestre difficile en Bourse: il a été retiré du prestigieux indice Dow Jones, dont il était membre depuis 1928, et a été dépassé par une société aux revenus bien moins élevés mais pariant sur le solaire et l'éolien, NextEra Energy.
Cette déconvenue du géant texan symbolise le nouveau désamour entre le secteur pétrolier et Wall Street, qui croit de plus en plus aux énergies "propres" comme investissements rentables.
(c) AFP