Total voit son bénéfice chuter mais se maintient dans le vert
Le résultat net ajusté - qui exclut certains éléments exceptionnels - a reculé pour sa part de 72% à 848 millions de dollars, a indiqué le groupe pétrolier et gazier français dans un communiqué.
Les cours du pétrole ont en effet atteint 42,9 dollars en moyenne au cours du trimestre pour le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, contre 62 dollars un an plus tôt.
"Le groupe a bénéficié au cours du troisième trimestre d'un environnement plus favorable, avec un prix du pétrole supérieur à 40 dollars le baril grâce à la forte discipline des pays de l'OPEP+ et une reprise de la demande en produits pétroliers dans le transport routier", a commenté le PDG Patrick Pouyanné, cité dans le communiqué.
"Cet environnement est toutefois contrasté avec des prix du gaz bas et des marges de raffinage très dégradées du fait de surcapacités de production au regard de la demande et de stocks élevés", a-t-il ajouté.
Total a aussi moins pompé au troisième trimestre: sa production d'hydrocarbures a chuté de 11% à 2,715 millions de barils équivalent pétrole par jour (Mbep/j).
C'est en partie lié au respect des quotas de production décidés par les pays de l'Organisation des pays producteurs de pétrole et ses alliés au sein du groupe dit OPEP+, pour soutenir les cours. Total s'attend d'ailleurs désormais à une production inférieure à 2,9 Mbep/j en 2020, contre une fourchette de 2,9 à 2,95 auparavant.
Le groupe a enfin enregistré pour 646 millions de dollars d'éléments exceptionnels (charges, dépréciations...) qui ont pesé sur le résultat net. Ils sont essentiellement lié à la reconversion de la raffinerie de Grandpuits en France et à la cession de celle de Lindsey au Royaume-Uni.
Dans un contexte toujours jugé "incertain", Total entend plus que jamais se montrer prudent et économe.
Le groupe dépassera ainsi cette année son programme de réduction des coûts opérationnels avec plus de 1 milliard de dollars d'économies.
Les investissements nets s'établiront de leur côté à moins de 13 milliards, dont 2 milliards maintenus sur les renouvelables et l'électricité, soit un milliard de moins qu'annoncé jusque là.
A la Bourse de Paris, ces résultats étaient bien accueillis: l'action Total prenait 2,25% vers 11H20, dans un marché en légère baisse. Le groupe a notamment maintenu son dividende, de quoi séduire les investisseurs.
"Total n'est pas immunisé face aux difficultés du secteur" mais "son bilan reste plus solide que celui de la plupart de ses concurrents", note Biraj Borkhataria chez RBC.
"Jusqu'à présent, Total a trouvé l'équilibre entre la croissance de ses activités à faibles émissions de CO2, la poursuite de ses activités traditionnelles et le maintien de son dividende", a salué l'analyste.
Dans un contexte qui reste difficile, ses concurrents connaissent en effet des fortunes diverses.
Le britannique BP a ainsi annoncé cette semaine une perte nette de 450 millions de dollars au troisième trimestre. L'anglo néerlandais Royal Dutch Shell est pour sa part revenu dans le vert.
L'américain ExxonMobil a de son côté annoncé qu'il allait supprimer environ 1.900 emplois aux États-Unis.
(c) AFP