Eni toujours dans le rouge du fait de la faiblesse des cours du pétrole
La perte nette, même si elle est réduite, est nettement plus marquée que prévu. Selon le consensus du fournisseur d'informations financières Factset Estimates, les analystes tablaient sur -157 millions d'euros, contre un bénéfice net de 523 millions un an plus tôt.
Eni avait enregistré des pertes abyssales aux premier et deuxième semestre, atteignant 7,3 milliards d'euros, et avait été contraint fin juillet de revoir de nouveau à la baisse son plan d'investissements et ses objectifs.
La production a elle diminué de 10%, à 1,701 million de barils par jour (mbj MBJ Abréviation de Million(s) de Barils (de pétrole brut) par Jour, sachant qu'un baril équivaut environ à 159 litres soit 42 gallons américains.), globalement en ligne avec les attentes (1,703).
Pour l'année, Eni table désormais sur une production de 1,72 à 1,74 million de barils par jour, contre 1,87 mbj MBJ Abréviation de Million(s) de Barils (de pétrole brut) par Jour, sachant qu'un baril équivaut environ à 159 litres soit 42 gallons américains. en 2019. Elle remontera autour de 2 millions en 2023.
Le groupe avait indiqué en juillet qu'il allait réduire ses investissements (Capex) de 35% en 2020 (2,6 milliards d'euros en moins) et de 30% en 2021. Cette baisse va concerner surtout les activités d'exploration et de production (upstream).
Il a aussi lancé un programme d'optimisation des coûts de 1,4 milliard d'euros en 2020 et d'une somme équivalente en 2021. Dans le même temps, le groupe entend se renforcer dans le secteur des énergies renouvelables et la bio-raffinerie.
"Au cours du trimestre, face à une baisse d'environ 30% des prix du pétrole et du gaz et de 90% des marges de raffinage, nous avons obtenu d'excellents résultats, dépassant nettement les attentes du marché. Dans le secteur E&P (exploration et production), même avec un Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. à 43 $/baril, nous avons atteint un niveau de production conforme aux attentes, et un Ebit de 0,52 milliard, soit le double du consensus", a-t-il ajouté.
"Les perspectives pour le quatrième trimestre 2020 confirment les tendances enregistrées" au troisième trimestre, à savoir "une forte volatilité des prix des matières premières énergétiques due aux incertitudes et à l'irrégularité de la reprise", a précisé le groupe.
"Le marché du pétrole continue d'être caractérisé par (...) un excès d'offre, des stocks élevés et une faible dynamique de la demande, pénalisés par la situation complexe de la pandémie qui a de fortes répercussions sur l'activité économique", a-t-il précisé.
Le groupe s'attend cependant à un rebond de la demande énergétique en 2021.
En début d'après-midi, alors que la Bourse milanaise cédait 3,11%, Eni résistait mieux, perdant 2,89% à 5,924 euros.
Tous les géants du secteur, à l'image de BP, ont enregistré des résultats catastrophiques au deuxième trimestre, reflétant des dépréciations d'actifs afin de tenir compte du choc durable de la crise sanitaire sur les cours du brut. Leurs résultats sont un peu moins affectés par la crise au 3e trimestre, même s'ils restent souvent dans le rouge.
(c) AFP