Léger rebond du brut à New York après un plus bas de quatre mois
New York - Les prix du pétrole ont légèrement rebondi lundi à New York, après avoir atteint en début de journée leur plus bas niveau depuis février, dans un marché toujours inquiet des conséquences de la crise budgétaire grecque.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juillet a terminé à 93,26 dollars, en hausse de 25 cents par rapport à vendredi.
A Londres en revanche, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance août a fini sur un recul de 1,52 dollar à 111,69 dollars.
"Je continue de penser que les cours vont baisser mais le marché tente de rebondir", a constaté Rich Ilczyszyn, de la maison de courtage Lind-Waldock.
"Les cours ont atteint un niveau technique auquel de gros courtiers avaient recommandé de procéder à des achats. Je pense aussi que le marché (pétrolier) rebondit avec le marché boursier. Mais si la Bourse baisse, je suis confiant dans le fait que le pétrole va suivre", a-t-il poursuivi.
Le baril, qui avait plongé de six dollars la semaine dernière sur le marché new-yorkais, est tombé lundi à 91,14 dollars, son plus bas niveau depuis la fin février. Il est remonté en fin de séance alors que Wall Street s'orientait à la hausse.
"Le marché s'inquiète du ralentissement de l'économie et des difficultés de la Grèce et de l'Europe", a estimé Tom Bentz, de BNP Paribas, observant "de nombreuses liquidations de positions à la hausse".
"L'inquiétude, c'est que si la Grèce tombe, cela pourrait entraîner d'autres pays dans la zone euro. Toute l'économie de la zone euro pourrait ralentir, alors que c'est une zone importante en termes de demande" de pétrole, a-t-il ajouté.
Réunis dimanche soir, les ministres des Finances de la zone euro ont laissé entrevoir un déblocage "d'ici mi-juillet" d'une nouvelle tranche d'aide, mais l'ont lié "à l'adoption de législations clés sur la stratégie budgétaire et les privatisations par le Parlement grec".
Les investisseurs espéraient davantage de progrès, inquiets de voir Athènes, incapable de se financer sur les marchés, se retrouver en situation de défaut de paiement.
Lundi, Jean-Claude Juncker, chef de file des ministres des Finances de la zone euro, a cependant annoncé une nouvelle réunion le 3 juillet pour décider d'une nouvelle aide. Entre temps, le Parlement grec doit entériner un nouveau train de mesures d'économies.
"Même si les fondamentaux du marché du pétrole (le rapport entre l'offre et la demande, ndlr) restent solides, les inquiétudes concernant la dette de la Grèce et leurs répercussions sur les marchés financiers et le marché des changes n'épargnent pas les cours" du brut, ont observé les analystes de Barclays Capital.
"Pour autant, au-delà des mouvements du marché à court terme, la perspective d'une réduction importante de l'offre hors de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et une demande mondiale robuste continuent de pointer vers une probable accentuation du déséquilibre entre offre et demande au troisième trimestre", ont-ils prévenu.