Total accuse sa première perte trimestrielle depuis 2015
La perte nette atteint 8,4 milliards de dollars (7,7 milliards de francs), contre un bénéfice de 2,8 milliards un an plus tôt, a annoncé le géant pétrolier et gazier français jeudi dans un communiqué. La dernière perte nette trimestrielle remontait à la fin 2015.
Ce résultat inclut de lourdes dépréciations d'actifs pour 8,1 milliards de dollars déjà annoncées mercredi soir. Cette réévaluation comptable, motivée par la déprime des cours mais aussi la dynamique de la transition énergétique, porte pour l'essentiel sur les sables bitumineux au Canada.
"Au cours du deuxième trimestre, le groupe fait face à des circonstances tout à fait exceptionnelles: la crise sanitaire du Covid-19 qui affecte l'économie mondiale et la crise des marchés pétroliers avec un prix du Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. en très forte baisse à 30 dollars du baril en moyenne, des prix du gaz historiquement faibles et des marges de raffinage très dégradées compte tenu de la chute de la demande", a commenté le PDG Patrick Pouyanné, cité dans un communiqué.
La production d'hydrocarbures de Total a aussi reculé de 4% à 2,85 millions de barils équivalent pétrole par jour (Mbep/j), reflet notamment de la volonté de certains membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés de moins pomper afin de soutenir les cours.
Pour l'année 2020, le groupe prévoit désormais une production comprise entre 2,9 et 2,95 Mbep/j, soit un petit peu moins que ce qui avait été annoncé jusqu'alors.
Les cours ont chuté à la suite de la pandémie du Covid-19, qui a quasiment mis à l'arrêt certaines activités comme le transport aérien. Les prix se sont depuis quelque peu repris avec un redémarrage de la demande et la limitation de la production de certains pays.
(c) AFP