Le pétrole lesté par les doutes sur la capacité de pays à diminuer leur production
A Londres, le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en juillet a cédé 26 cents, ou 0,9%, pour finir à 29,46 dollars.
Ce repli est, selon John Kilduff d'Again Capital, lié à des prises de profits ainsi qu'à "un regain d'interrogations sur la capacité de pays comme l'Irak ou le Nigeria à respecter l'accord" de l'OPEP+.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs principaux partenaires, dont la Russie, se sont engagés à retirer du marché 9,7 millions de barils par jour (mbj MBJ Abréviation de Million(s) de Barils (de pétrole brut) par Jour, sachant qu'un baril équivaut environ à 159 litres soit 42 gallons américains.) en mai et en juin afin de stabiliser les prix, en chute libre depuis janvier.
"Si la production aux États-Unis et au Canada a vraiment baissé sous la pression de la dégringolade des cours, le marché voit bien que certains membres de l'OPEP+ ont du mal à respecter leurs engagements", souligne Andy Lipow de Lipow Oil Associates en mettant aussi en avant l'Irak et le Nigeria.
"Ces deux pays sont très dépendants de leurs exportations pétrolières", remarque-t-il. De plus, "en Irak, la production est aux mains de grandes compagnies pétrolières privées qui n'ont pas forcément envie de diminuer leur activité si elles ne sont pas compensées", ajoute le spécialiste.
Les extractions américaines reculent par exemple depuis mi-mars pour s'établir actuellement à 11,9 millions de barils par jour.
"Mais la production existante doit encore baisser et la demande repartir si on veut que le marché revienne à l'équilibre", estime l'expert.
En début de séance, les cours du brut avaient profité de la publication de données économiques chinoises rassurantes: les exportations du pays ont connu en avril un rebond surprise sur un an (+3,5%), en dépit de la pandémie de nouveau coronavirus qui paralyse l'économie mondiale.
Il s'agit d'un résultat nettement supérieur aux prévisions d'analystes interrogés par l'agence financière Bloomberg, qui tablaient sur un nouveau repli (-14,1%).
(c) AFP