Le pétrole new-yorkais chute de 9% en pleines négociations de l'Opep+
Le baril américain de WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. pour livraison en mai a dégringolé de 9,3%, à 22,76 dollars. Il avait gagné jusqu'à 12% en cours de séance.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a baissé de 4,15% à 31,48 dollars, après avoir lui aussi beaucoup monté plus tôt dans la journée.
Le ministre koweïtien du Pétrole, Khaled al-Fadhel, a confirmé un objectif de "10 à 15 millions de barils par jour (mbj)",un chiffre déjà évoqué la semaine dernière par le président américain Donald Trump.
Selon des informations de presse, les membres de l'Opep+ ont accepté une réduction de 23% de leur production globale pour mai et juin, mais aucune annonce officielle n'a encore été faite.
Pour Daniel Ghali de TD Securities, "le marché cherche à avoir une idée plus claire du niveau de référence pour calculer ces coupes"
L'expert rappelle ainsi que la Russie et encore plus l'Arabie saoudite, les plus gros producteurs d'or noir au monde derrière les États-Unis, ont considérablement augmenté leur production ces dernières semaines.
Moscou et Riyad n'avaient pas réussi à s'accorder sur une limitation du nombre de barils produits lors de la précédente réunion de l'Opep+ mi-mars et avaient décidé de se lancer dans une guerre des prix.
Les mesures de confinement et le net ralentissement du transport international, en réponse à la pandémie de coronavirus, ont fait chuter la consommation d'énergie un peu partout dans le monde.
L'une des clefs des négociations de l'Opep+ vient également de la participation ou non des États-Unis à une réduction de la production.
Les prix actuels de l'or noir nuisent particulièrement aux producteurs américains de pétrole de schiste, les cours étant trop bas pour leur permettre de dégager des bénéfices.
Les premiers signes d'un ralentissement des extractions sont apparus mercredi dans le rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) sur les stocks de pétrole brut.
Celui-ci a montré que les producteurs américains avaient pompé 12,4 mbj au 4 avril, ce qui représente une forte baisse par rapport aux 13 mbj extraits la semaine précédente.
Toutefois, les règles de la concurrence rendent difficile toute intervention directe du pouvoir fédéral américain pour fermer les robinets.
"La Russie souhaite une participation américaine qui va au-delà des baisses naturelles", telle que celle observé dans le dernier rapport de l'EIA, note M. Ghali.
"Il n'est pas certain que la Russie ait changé d'avis à ce sujet", ajoute-t-il.
(c) Afp