New York: Les prix du pétrole ont encore fortement reculé mardi, lestés par les incertitudes autour de la capacité des géants mondiaux du pétrole à s'accorder pour réduire leur production lors d'une importante réunion jeudi.
A New York, le baril américain de
WTIWTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. pour mai a plongé de
9,4%, ou
2,45 dollars, pour
clôturer à
23,63 dollars. Il avait déjà lâché
8% lundi.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a reculé de
3,6%, ou 1,18 dollar, pour clôturer à
31,87 dollars, après avoir déjà perdu
3,2% la veille.
Les
cours de l'or noir sont touchés de plein fouet par la chute de la demande en énergie à la suite des mesures de confinement imposées pour enrayer la propagation de la pandémie de coronavirus. Et sur ce sujet, "
il reste des incertitudes considérables sur l'ampleur et la durée de la destruction de la demande liée au Covid-19", soulignent les analystes de Société Générale dans une note mardi.
Mais à plus court terme, "
il y a encore des incertitudes sur la capacité des membres du groupe Opep+ et d'autres pays producteurs de pétrole à venir autour de la table le 9 avril et à se mettre d'accord pour réduire de façon significative et coordonnée la production mondiale", ajoutent-ils.
Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés, dont la
Russie, doivent en effet se réunir jeudi en téléconférence pour statuer sur une éventuelle réduction de leurs extractions, une réunion déjà reportée puisqu'elle devait initialement se tenir lundi.
L'agence russe TASS a indiqué mardi que dix pays hors Opep+ ont été invités: le
Canada (plus précisément la province d'Alberta), l'Argentine, le
Brésil, la Colombie, l'Égypte, l'Indonésie, la Norvège, les
États-Unis, le Royaume-Uni et Trinidad et Tobago, ce qui amène certains analystes et opérateurs de marchés à parler d'Opep+++.
"
Les principaux producteurs de pétrole, dont l'Arabie saoudite et la Russie, sont disposés à accepter de réduire leur production jeudi, mais seulement si les États-Unis se joignent à l'effort", rappelle Al Stanton, de RBC.
Les volumes évoqués "
varient entre 6 et 15 millions de barils par jour", note Tamas Varga, de PVM. Cependant, "
le nombre de 10 millions de barils par jour est celui qui ressort le plus".
L'administration américaine pousse en faveur d'un accord entre
Ryad et Moscou afin de faire repartir les prix du brut à la hausse et redonner de l'air à l'industrie américaine de pétrole de schiste, en grande difficulté aux niveaux de prix actuels. Mais le gouvernement fédéral n'a pas légalement le pouvoir d'imposer des réductions de production aux nombreuses entreprises
américaines du secteur.
Ces dernières n'ont pour l'instant pas vraiment montré qu'elles étaient prêtes à diminuer immédiatement la voilure: selon les derniers chiffres hebdomadaires officiels, le pays extrayait encore fin mars 13 millions de barils par jour, tout près de son niveau record.
Vendredi, l'
Arabie saoudite accueillera une réunion virtuelle du G20 sur le même thème, avec pour objectif d'assurer la "
stabilité du marché", a indiqué
Ryad mardi dans un communiqué.
(c) AfpCommenter Le pétrole plonge encore à l'approche d'une réunion Opep+
Communauté prix du baril
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