Le pétrole rechute après le report d'une réunion de l'Opep+
A Londres, le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en juin a lâché 3,2%, ou 1,06 dollar, pour clôturer à 33,05 dollars.
A New York, le baril américain de WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. pour mai a plongé de 8%, ou 2,26 dollars, pour finir à 26,08 dollars.
Mais lundi, les prix du brut sont retombés "sous l'effet du report de la prochaine réunion de l'OPEP+ à la fin de la semaine, en raison de désaccords sur l'ampleur d'éventuelles réductions de production entre la Russie et l'Arabie saoudite", a constaté Michael Hewson, de CMC Markets.
Le décalage à jeudi d'une réunion initialement prévue lundi des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs alliés a pesé sur les échanges dès le début de la séance asiatique. D'autant que son issue est incertaine.
Cette réunion exceptionnelle par visioconférence doit permettre aux producteurs de discuter d'une réduction massive de la production pour aider le marché de l'or noir à sortir du marasme accentué par la pandémie de Covid-19 et une guerre des prix entre Ryad et Moscou.
La Russie, actrice clé de la négociation puisque cheffe de file des partenaires du cartel, s'est dite lundi "prête à coopérer (...) afin de stabiliser le marché de l'énergie", a indiqué le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov, évoquant "une réduction totale du plafond de 10 millions de barils par jour".
Mais "pour stabiliser les marchés, il faudrait que les les pays qui n'ont pas encore participé à la coordination le fassent", a-t-il ajouté.
Mais les entreprises américaines n'ont pour l'instant pas vraiment montré qu'elles étaient prêtes à réduire aussi leur production: selon les derniers chiffres hebdomadaires officiels, le pays extrayait encore fin mars 13 millions de barils par jour, tout près de son niveau record.
"Le marché devient de plus en plus sceptique face à l'idée, compliquée, que les producteurs américains puissent faire partie d'un effort coordonné d'une réduction de la production mondiale, dans la mesure où cela pourrait enfreindre les règles sur la concurrence", a remarqué Robbie Fraser de Schneider Electric.
L'équilibre reste par ailleurs fragile entre les géants mondiaux du pétrole, comme l'illustre la passe d'armes entre l'Arabie saoudite, leader de l'OPEP, et la Russie qui a précédé cet ajournement, les deux pays s'accusant mutuellement d'avoir fait échouer de manière spectaculaire leurs précédentes discussions au début du mois de mars.
Par ailleurs, l'industrie pétrolière mondiale "connaît un choc sans précédent dans son histoire", a redit l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) dans un communiqué lundi.
(c) AFP