Le pétrole recule après le gonflement des stocks américains
Les réserves d'essence ont aussi fortement augmenté.
Ces données reflètent les répercussions de la pandémie de Covid-19, le coup d'arrêt au transport mondial et les mesures de confinement ayant fait s'effondrer la demande en pétrole aux États-Unis, premier consommateur de brut sur la planète.
"La préoccupation va bientôt être de savoir si les États-Unis ont suffisamment d'espace de stockage", a prévenu John Kilduff, d'Again Capital, qui anticipe de nouvelles augmentations dans les prochaines semaines.
Cette question se pose avec d'autant plus d'acuité que la production américaine reste à un niveau très élevé, les États-Unis extrayant en moyenne 13,0 millions de barils par jour (mbj).
"Si ça continue à ce rythme, on va bientôt devoir se mettre à utiliser des pétroliers, des trains ou des stockages flottants", explique Robert Yawger, de Mizuho.
Le président américain a en effet annoncé mi-mars souhaiter porter à leur maximum ces réserves, dont la capacité totale de stockage est de 727 millions de barils (contre 635 millions utilisés actuellement).
"Mais si cette situation se poursuit, il faudra trouver de nouveaux sites souterrains", anticipe M. Yawger.
Les cours de l'or noir sont, par ailleurs, asphyxiés, au niveau mondial, par une offre surabondante, la Russie et l'Arabie saoudite ayant décidé d'inonder le marché de leurs barils après avoir échoué à s'accorder sur des quotas de production lors d'un sommet entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés à Vienne le mois dernier.
Donald Trump s'est dit une nouvelle fois mardi prêt à intervenir dans la guerre des prix que se livrent Moscou et Ryad.
"Les efforts de Trump pour flatter Poutine offrent peut-être un espoir de sortir de la guerre de l'offre, mais ils ne feront rien pour stimuler la demande, qui pourrait chuter d'environ 20% au cours des prochaines semaines", a expliqué Neil Wilson, de Markets.com.
Une rencontre est également prévue à Washington vendredi entre les patrons de majors pétrolières américaines et le locataire de la Maison Blanche, d'après une source proche du dossier.
(c) Afp