Le pétrole tombe au plus bas en 4 ans après une nouvelle dégringolade
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a fini à 30,05 dollars à Londres, plongeant d'un peu plus de 11% par rapport à la clôture de vendredi.
A New York, le baril américain de WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. pour avril a lui chuté de 9,5%, à 28,70 dollars.
"La fermeture des entreprises et le confinement de certains pays va faire baisser la demande en pétrole encore plus que ce qui était anticipé il y a quelques semaines", a confirmé à l'AFP Fawad Razaqzada, analyste marché.
"L'offre et la demande prennent une direction opposée comme rarement vu auparavant", a résumé Bjarne Schieldrop, analyste de SEB, un phénomène qui exerce une pression très forte sur les prix des deux barils de référence.
Les cours sont en effet pris en étau entre les perspectives d'une demande mondiale ralentie par les mesures instaurées par les États pour enrayer la propagation du Covid-19 et des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) livrant une guerre des prix avec leur allié russe.
Cette lutte acharnée pour sauver leurs parts de marchés a démarré quand l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, deux alliés majeurs au sein du cartel, ont annoncé leur intention d'inonder les marchés mondiaux d'or noir après le refus le 6 mars de leur allié russe de limiter davantage la production d'or noir pour soutenir les cours.
Le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) Fatih Birol et le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Barkindo, ont par ailleurs exprimé lundi leurs craintes d'impacts économiques et sociaux "majeurs" pour les pays producteurs de pétrole, en particulier les plus vulnérables, dans le contexte de la crise actuelle.
Sur le front de la pandémie, l'explosion du nombre de cas de contaminations, particulièrement en Europe, tétanise les places financières, qui redoutent une récession économique mondiale, accentuant encore plus la pression sur les cours du brut.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé lundi une opération sur le marché monétaire à hauteur de 500 milliards de dollars au lendemain d'une baisse drastique et exceptionnelle de ses taux d'intérêt, ramenés dans une fourchette comprise entre 0 et 0,25%, ce qui a contribué à alimenter la panique des investisseurs.
(c) Afp