Plongeon de l'or noir: les secteurs éprouvés, ceux qui limitent les dégâts
Les gros perdants
Shell plongeait de 14% et BP de 20%, d'autant que ce dernier "pour être rentable a besoin d'un baril à au moins 50 dollars" alors qu'il a fondu à 35 dollars pour le Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. et 31 pour le WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie., souligne Michael Hewson, de CMC Markets.
Le secteur minier est un autre secteur bouleversé par la paralysie de l'économie mondiale, l'épidémie de coronavirus plombant la demande de matières premières, notamment celle de Chine.
Les banques et sociétés d'investissements étaient également bousculées, les économistes s'attendant à plus de baisse de taux d'intérêt de la part des banques centrales, ce qui réduirait la rémunération des prêts et des rendements sur les marchés. Lloyds Bank dévissait ainsi de 8% lundi à la Bourse de Londres et s'est écroulé de près d'un tiers depuis le début de l'année.
Ceux qui limitent les dégâts
Difficile de parler de gagnants lors d'une saignée historique des marchés combinée à une crise mondiale du coronavirus. Les secteurs très gourmands en pétrole comme les transports et le tourisme, en plein orage à cause du virus qui plombe le trafic mondial, peuvent toutefois accueillir avec soulagement la chute des prix du brut. "Au moins ils ne voient pas la demande s'effondrer et leurs coûts s'envoler en même temps", constate Russ Mould, directeur des investissements chez AJ Bell interrogé par l'AFP. De même, l'industrie chimique devrait bénéficier de coûts plus bas, la dégringolade des cours du brut entraînant aussi celle des produits dérivés d'hydrocarbures.Les groupes spécialisés dans les métaux précieux pourraient aussi tirer leur épingle du jeu, car l'or fait office de valeur refuge traditionnelle. Le groupe spécialisé Polymetal était ainsi la valeur de tout l'indice FTSE 100 affichant la plus forte hausse depuis le début de l'année: un maigre 5%...
Portefeuille des consommateurs
Pays producteurs d'or noir
En déclenchant une guerre des prix de l'or noir, l'Arabie saoudite entend sauvegarder sa part de marché face à Moscou qui a refusé de baisser plus sa production et aux producteurs américains qui pompent à tout-va du pétrole de schiste et ne cessent de gagner du terrain.En laissant couler les prix, le Royaume wahhabite - qui a besoin d'un cours moins élevé que les autres pour que sa major Aramco soit rentable - espère asphyxier une partie du secteur du schiste américain. "Les Saoudiens pourraient bénéficier de faillites des plus jeunes compagnies pétrolières" américaines, relève M. Mould.
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