Le baril new-yorkais s'écroule de 10% après l'échec du sommet de l'Opep
Le WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie., baril de référence aux États-Unis, pour livraison en avril, a plongé de 10,1%, à 41,28 dollars, un niveau plus vu depuis avril 2016.
Le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en mai a lui dégringolé de 9,4% à 45,27 dollars à Londres, soit son prix de clôture le plus bas depuis près de quatre ans.
Pour faire face à la très forte baisse des prix, affectés depuis le début de l'année par l'épidémie de pneumonie virale et ses conséquences sur la demande mondiale, l'Organisation des produits exportateurs de pétrole avait proposé une coupe collective supplémentaire de 1,5 million de barils par jour jusqu'à la fin de l'année 2020.
Cette offre était conditionnée à l'approbation des 10 alliés de l'OPEP, réunis au sein de l'OPEP+.
Principal partenaire du cartel, "la Russie n'a pas mordu à l'hameçon", estime Andrew Lebow de Commodity Research Group, qui rappelle que l'économie russe, plus diversifiée que celle de la plupart des membres du cartel, est moins dépendante du pétrole.
Pour tenter de convaincre ses alliés, l'OPEP avait pourtant proposé qu'ils ne supportent qu'un tiers de l'ensemble des nouvelles coupes, soit 500.000 barils par jour.
"La perspective de la Russie est très différente de celle de l'Arabie saoudite et des autres membres de l'OPEP", précise l'expert, qui rappelle que l'économie russe, plus diversifiée que la plupart des membres du cartel, est moins dépendante du pétrole.
L'OPEP+ est déjà lié depuis début 2017 par un accord de réduction volontaire de 1,2 million de barils par jour (mbj), augmenté à 1,7 mbj en décembre dernier, afin d'endiguer la chute des prix dans un marché pâtissant d'une offre excédentaire.
Cet accord expire à la fin du mois, mais la position russe vendredi semblait suggérer qu'il pourrait ne pas être reconduit.
De son côté, l'Arabie saoudite a consenti en début d'année à retirer 400.000 barils quotidiens de sa propre production pendant trois mois.
"Je pense qu'on pourrait voir les prix du pétrole (new-yorkais, ndlr) tomber sous les 40 dollars", s'aventure John Kilduff d'Again Capital.
"On n'a encore pas vu le pire de la crise de la demande", ajoute l'expert.
(c) AFP